ROI DU SILENCE – Un spectacle de et avec GEOFFREY ROUGE-CARRASSAT – Les Déchargeurs 3 rue des Déchargeurs 75001 PARIS – SALLE VICKY MESSICA 4 au 22 février, mardi au samedi à 21h –

Multimedia 02:04

Lumières

Assistant mise en scène

Crédit Photo Visuel

Exorciser le mal de mère, un mal dont on ne peut jamais se débarrasser qui fait partie de ses miroirs renversants qui au lieu de vous renvoyer votre propre image la double, l’ombre, la dénature, la subvertit. Présence absence de la mère vécue comme une imposture, une défragmentation de soi. Au demeurant le sentiment infernal de ne pas correspondre à l’image au désir d’une mère qui trône comme une reine :

 « Dieu a la tête de ma mère, il m’attend derrière la porte avec un martinet ».

 Une mère ogresse qui engloutirait tout sur son passage dont on ne peut nier l’existence sauf à se nier soi-même, sauf à s’oublier. Comment accoucher de sa mère sinon en l’extirpant de soi-même. C’est aux forceps et le plus virilement possible que l’enfant incarne ce membre viril qui frappe sur le tambour. Est-il en train d’apostropher sa mère, c’est notre interprétation :  Tu me voulais homme à ta place mais il ne suffit pas de vouloir et de décréter « tu seras un homme mon fils ». Sans doute parce qu’avant d’être défini par son genre féminin ou masculin, un être ne serait ni homme ni femme, juste une personne.

Une mère qui devient un personnage de théâtre avec qui on peut parler.  Une mère que l’on devine assez exubérante, envahissante, castratrice ?

Le spectacle conçu par Geoffrey ROUGE-CARRASSAT ne peut être qu’un hommage à sa mère, une lettre d’amour. Tout ce qui a pesé sur l’enfant de jadis, l’enfant que l’on est toujours vis-à-vis de sa mère, explose ici par la magie du théâtre.

Le psychodrame de cette relation mère/fils ou fils/mère – le comédien interprète à la fois le fils et la mère – ne peut s’exprimer que dans un espace onirique.

 A partir de sa propre expérience, l’auteur scrute ces barreaux du silence, ces petites phrases mortelles qui résonnent comme des camouflets qui peuvent écorcher une âme trop sensible, celle d’un enfant contraint malgré lui au silence.

Geoffrey ROUGE-CARRASSAT ne voulait pas dit-il « faire un énième spectacle sur l’homosexualité ».

 Nous sommes saisis par la puissance du verbe de l’auteur et sa présence sur scène qui donnent un tour surréaliste au témoignage.

 Il s’agit d’une véritable pièce qui devrait inspirer bien des auteurs et des interprètes. Chapeau l’artiste !

 Paris, le 20 Février 2020

 Evelyne Trân

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