Photos : Victor Tonelli
AVEC PAR ORDRE D’APPARITION
CATHERINE HIEGEL (MADAME CHEVALIER)
CLOTILDE MOLLET (JOËLLE, LA MÈRE)
MILENA CSERGO (JOËLLE, LA FILLE)
ASSISTANT A LA MISE EN SCENE : DAMIEN ROBERT
DÉCOR : ÉLODIE QUENOUILLÈRE
COSTUMES : FLORIANE GAUDIN
SON : MADAME MINIATURE
MUSIQUE : ÉMILE JUIN
LUMIÈRE : SAMAËL STEINER
ASSISTANT LUMIERE : LORIS GEMIGNANI
RÉGIE GENERALE : LAURENT
Une pièce réglée comme du papier à musique sur la bande d’un orgue de barbarie où s’engouffrent les voix de trois femmes, pour un portrait de groupe, une photographie dénichée sous le tapis.
Ne craignons pas d’être échaudés par nos réflexes, nos préjugés, nous le savons hélas, quand il s’agit d’identifier le quidam en face de nous, pour le décrire quelques questions suffisent à nous faire ruminer, est-il riche ou pauvre, jeune ou vieux, bien ou mal dans sa peau ?
Que peut-on attendre de la relation entre une vieille femme riche, acariâtre, et son auxiliaire de vie fatiguée mais courageuse, résignée à endurer les vicissitudes de sa condition, peu éloignée de celle de domestique ?
La vieille et la pauvre ont au moins un point commun, celui de ne pouvoir échapper à la fatalité. La bourgeoise en fin de vie s’amuse à agiter ses grelots de richesse pour provoquer en vain la digne et honnête garde de nuit. Fait irruption la fille de cette dernière sans foi ni loi, sinon celle de vivre sa vie en profitant d’un malentendu providentiel lui permettant de jouer le rôle de la petite-fille de la bourgeoise.
Les trois femmes n’ont pas les mêmes valeurs mais elles ont des tripes susceptibles de faire remarquer qu’une souris sinon un cadavre exquis se loge sous le tapis.
Catherine Hiegel est exquise comme d’habitude, elle donne l’impression de s’amuser de l’affairement qu’elle suscite de la part de deux personnes aussi opposées, l’humble auxiliaire et la jeune fille aux dents longues.
Milena Csergo campe avec justesse une jeune femme décidée à s’en sortir coûte que coûte – elle est au chômage – refusant l’image de la soumission que lui renvoie sa mère.
Quant à Clotilde Mollet, sa composition est si bien calquée sur la réalité que nous croyons avoir déjà rencontré cette brave employée.
Chapeau donc à ces trois comédiennes qui donnent vie à une comédie sociale voire « policière » sans d’autre prétention que de divertir le public !
Paris, le 31 Décembre 2019
Evelyne Trân