LÉONARD DE VINCI, L’ENFANCE D’UN GÉNIE CRÉATION – TOUT PUBLIC – De Brigitte Kernel et Sylvia Roux au Studio Hébertot – 78 bis Boulevard des Batignolles – 75017 Paris – DU 09 NOVEMBRE 2019 AU 25 JANVIER 2020 - Les samedis à 17h - Représentations supplémentaires les 27 et 30 décembre et le 3 janvier à 17h –
Adapté du roman de Brigitte Kernel (Édition LEDUC.S)
Mise en scène Stéphane Cottin
Avec Grégory Gerreboo
L’enfance d’un génie ! L’autoportrait de Léonard de Vinci en auguste vieillard ne permet pas d’imaginer que cet artiste fut un enfant comme les autres.
Mais nous pouvons renverser la donne si notre regard vacille pour s’engouffrer là-bas vers ce que Léonard nous tend comme un mystère celui de la vie elle-même qu’il traversa par monts et vaux de ses transformations.
L’autoportrait est peu amène, voire sévère, mais au-delà de la pause, suggère que le peintre est absorbé par la contemplation de quelque chose et c’est donc là-bas au bord de ses pupilles qu’il faut imaginer ce qui accapare toute son attention.
Il faut passer de l’autre côté de la berge semble nous dire ce rêveur et même si cela doit prendre toute une vie.
Pour les spectateurs, cela prendra juste le temps d’aller chercher l’enfant que fut Léonard avant de devenir le génie humaniste aussi célèbre pour ses peintures que ses inventions extraordinaires.
Grégory GERREBOO qui a tout à fait l’allure d’une Petit Prince jeune homme, beau, affable, généreux et surtout enthousiaste, tourne les pages d’un livre géant – très jolie mise en scène de Stéphane Cottin – pour nous conter son enfance qui a toutes les résonances d’un conte de fée qui commence mal et finit bien.
Nous apprendrons que Léonard était un enfant bâtard. Le terme « bâtard » n’est pas anodin. Cela nous porte à penser que dès la naissance Léonard a dérogé aux normes. Ce n’est pas rien de savoir que l’on est né illégitime et que son propre père n’a pas cru nécessaire de vous reconnaître parce que vous êtes le fruit d’un amour interdit en dehors du mariage. Parce que sa mère n’était qu’une pauvre paysanne, le père de Léonard, notaire de son état, a décidé de séparer l’enfant de la mère.
Léonard développa donc de bonne heure son indépendance d’esprit et son imagination pour combler un manque affectif certain. Il réalisa cet exploit de convertir l’enfant illégitime, non reconnu, en artiste célèbre.
Cette illégitimité lui permit malgré tout de n’avoir pas à suivre les traces don père en devenant notaire à son tour. Libéré de cette charge de succession, il put donner libre cours à ses talents encouragés très tôt notamment par son grand-père et par Verrochio, un ami peintre de son père.
Par la grâce du spectacle charmant et délicat conçu par Brigitte Kernel et Sylvia Roux qui partagent l’aphorisme de Baudelaire « Le génie, c’est l’enfance retrouvée à volonté », les spectateurs sont invités à passer de l’autre côté du miroir dans le pays de l’enfance de Léonard de Vinci, là-bas, là-bas de l’autre côté de la berge.
Animatrice radio sur Radio Libertaire (depuis 2008) . - Chroniqueuse pour le blog
"Théâtre au vent" sur le site Le Monde.fr (de fin 2010 à juin 2019), puis sur le site theatreauvent.com et sur le Monde libertaire.fr (depuis 2019). Auteure avec Jean-Marie Blanche de Francis Blanche, mon père aux Editions Plon (2011) , Auteure du livre Mon cher enfant aux Editions du Net (Septembre 2022) et de Nouvelles radiophoniques aux Editions du Net (Octobre 2022).
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