REPRÉSENTATIONS – L’ETRANGER
LES DÉCHARGEURS – PARIS – SALLE VICKY MESSICA (80 PLACES)
samedi 16 novembre, samedi 30 novembre et samedi 14 décembre
LES DÉCHARGEURS – PARIS – SALLE LA BOHÈME (19 PLACES)
vendredi 8 novembre, vendredi 22 novembre, vendredi 6 décembre, vendredi 20 décembre
REPRÉSENTATIONS – LA PESTE
LES DÉCHARGEURS – PARIS – SALLE VICKY MESSICA (80 PLACES)
samedi 9 novembre, samedi 23 novembre, samedi 7 décembre, samedi 21 décembre
LES DÉCHARGEURS – PARIS – SALLE LA BOHÈME (19 PLACES)
vendredi 15 novembre, vendredi 29 novembre, vendredi 13 décembre
Texte Albert Camus
Adaptation, mise en scène Nordine Marouf
Lumières Doriane Genet
Décor et costumes Association Éducation Populaire
Avec Nordine Marouf
Coréalisation La Reine Blanche – Les Déchargeurs & Les Molières
L’étranger d’Albert Camus fait partie de ces livres qui peuvent se relire facilement. Les mots y coulent doucement, délivrés par la voix intérieure d’un homme plutôt calme et posé. C’est un homme solitaire qui n’élève pas la voix et dont la vie banale ne présage aucune surprise.
La solitude, grain de sable de tout individu, va devenir aux dépens du narrateur, ce qui va l’éjecter du monde des vivants. Il y a toujours ce qui vous sépare des autres mais auquel on ne pense pas. Cela peut se traduire par un éblouissement, un vertige, une absence, c’est ce qui arrive à M.Meursault qui devient meurtrier par mégarde.
Ses juges ne lui pardonnent pas de ne pas jouer le jeu pendant sa défense, de rester juste l’homme qu’il est, sans émotions particulières. Le fait qu’il n’ait versé aucune larme lors de l’enterrement de sa mère devient une preuve de son insensibilité et donc de sa cruauté.
A travers le portrait de cet homme, Camus s’insurge contre le poids des conventions qui étouffent la liberté. Meursault n’a pas de sens moral, les notions de bien ou de mal ne le tourmentent pas. Il n’est pas insensible pour autant, sa conscience reste un lieu d’accueil de toutes sortes de sensations mais il ne les rattache à aucune valeur sociétale.
Cet homme sera condamné non pas pour son geste meurtrier, mais pour son absence d’étiquette qui le rend indéchiffrable aux yeux de tous, tel un étranger.
Dans la langue de cet étranger, il y a le roulis des mots, étranges motifs de contemplation qui tels des aiguilles d’une montre dans l’obscurité, relaient les mouvements intérieurs du narrateur.
Les mots, cette obscure matière qui résonne. L’interprète, Nordine MAROUF les incorpore, les transporte dans l’ailleurs d’une petite salle intime pour faire chanter, juste le temps d’un éblouissement, le grain de sable de l’étranger.
Paris, le 25 Mars 2018
Mis à jour le 23 Octobre 2019
Evelyne Trân