LE SOURIRE AU PIED DE L’ECHELLE D’APRES LA NOUVELLE D’HENRY MILLER – ADAPTATION DE IVAN MORANE – MISE EN SCENE DE BENEDICTE NECAILLE AVEC DENIS LAVANT AU THEATRE DU LUCERNAIRE 53, rue Notre Dame des Champs 75006 PARIS -1H10 / DU 27 MARS AU 14 AVRIL 2019 DU MARDI AU SAMEDI À 19 H ET LE DIMANCHE À 16 H

 

Photo D.R.

N. B : Denis Lavant, Bénédicte Nécaille et Ivan Morane étaient les invités de l’émission DEUX SOUS DE SCENE sur RADIO LIBERTAIRE 89.4  le samedi 2 Février 2019, en podcast sur le site  https://media.radio-libertaire.org/

Interprétation Denis LAVANT

Mise en scène Bénédicte Nécaille
Scénographie, lumière Ivan Morane
Son Dominique Bataille
Ombres Philippe Beau
Costume Géraldine Ingremeau
Production : REALITES / CIE IVAN MORANE et ID PRODUCTION

« Le sourire au pied de l’échelle », quel joli titre pour ce spectacle adapté de la nouvelle éponyme d’Henry MILLER, une commande de Fernand Léger pour illustrer ses dessins de clown. Disons-le d’emblée, la mise en scène onirique de Bénédicte NECAILLE, la scénographie et lumière d’Ivan MORANE et l’interprétation de Denis LAVANT concourent à faire de cette création une pépite de cette rentrée théâtrale.      

 Auguste a le vertige ! L’homme qui parle n’a pas besoin de s’appeler, il s’assimilerait volontiers à un animal, peut-être bien à un chien errant, une fourmi sur le dos de la main. Ceux qui le nomment, le reconnaissent, ceux sont les spectateurs, pour eux, il est Auguste, un clown génial qui les fait tordre de rire. Mais un jour, pourtant l’homme qui ne s’appelle pas, oublie qu’il est Auguste, il est envahi par une autre sensation d’être qui l’éblouit, une joie indéfinissable.

 Exit Auguste. La gloire, les rires, c’était trop et pas assez ! Comme si Auguste lui avait volé son identité d’homme simple, amoureux des choses simples, en quête d’émotions plus timides, plus rares. L’homme n’a pas besoin de s’appeler mais quelque chose l’appelle qui doit redonner un sens à sa vie.

 Le doute qui submerge l’artiste engagé dans la création, Henry MILLER l’a sûrement éprouvé, lui qui a connu la misère et est devenu célèbre à la suite de la publication de son roman « Le Tropique du cancer ».

 Dans ce texte d’une certaine façon l’auteur ordonne au clown de sortir du tableau dans lequel il s’est figé pour ne renvoyer au public que ce qu’il attend de lui, des pitreries qui déclenchent le rire.

 Mais être clown, cela fait partie de sa vie. Qu’il le veuille ou non, il est clown et en est conscient. Il lui suffirait alors de retrouver l’anonymat pour exercer son métier librement, sans la charge de la célébrité.

 Il reprend du service en se faisant passer pour un autre clown malade, il est une nouvelle fois applaudi. Mais refusant de vivre ce qu’il a déjà vécu, il quitte définitivement le cirque pour embrasser un autre rêve, celui du bonheur, celui de l’extase impérissable.

 Le titre de la nouvelle suffit à rendre compte de sa dimension poétique et fantastique.

 Sur scène, nous avons le privilège de voir un clown qui rêve, qui grimpe sur l’échelle d’un rêve pour attraper la lune et tombe plusieurs fois. Denis Lavant le représente, il réussit à le faire vivre enfin ce clown heureux et humain, débarrassé de ses grimaces, tel un poète lunaire, un Pierrot « au pied de l’échelle tendue vers la lune ».

 Nous ne ferons pas tomber ce clown sous un tonnerre d’applaudissements. Nous lui réservons notre sourire, notre infinie reconnaissance pour ce moment de grâce !

 Paris, le 17 Janvier 2019

Mise à jour le 24 Mars 2019 

 Evelyne Trân

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