LES FILLES DU TROIS ET DEMI de LEGOM – Compagnie La Chouette Culottée et l’Effervescence des comprimés au THEATRE DU FUNAMBULE – 53 Rue des Saules 75018 PARIS – Du 5 novembre au 29 janvier Lundi à 19h30 / Mardi à 21h –

Avec Perrine Dauger, Laure Portier, en alternance avec Marjorie de Larquier

Mise en scène David Le Rheun

Lumières Sebastien Sidaner

Son Rym Debbarh-Mounir

Il s’agit juste d’une tranche de vie, probablement la dernière de deux jeunes femmes paumées, enlisées dans la misère jusqu’au cou, misère affective, matérielle, saisie à vif par le dramaturge mexicain Luis Enrique Guierrez Ortiz, auteur d’une quarantaine de pièces.

 L’auteur sans avoir recours à aucun effet superfétatoire raconte comment une circonstance matérielle banale, le non-paiement  d’un loyer, la menace d’expulsion, va livrer ces pauvres femmes à des prédateurs de façon inéluctable.

S’accrocher à la vie mais comment ? l’une fait mine d’être désabusée et rabroue sa copine qui vient crier famine à sa porte pour se procurer quelques grammes de cocaïne, histoire de subsister, de se cramponner à la seule rampe qui lui reste.

 Les effets de la cocaïne euphorisent leur quotidien maussade,  mais délitent leur raison puisqu’au final bien que conscientes du danger, elles se jetteront dans la gueule du loup.

Autant en emporte le vent ! La misère leur colle à la peau comme de la glu. Quoiqu’encore jeunes et sexy, elles sont dans leurs têtes usées jusqu’à la corde par toutes leurs tentatives de résistance. Elles n’ont que leur sexe à vendre même à leur ex compagnon pour obtenir de l’argent. La famille, les hommes, les enfants, elles ne peuvent plus les évoquer qu’à travers un brouillard fumeux.

Elles ne se révoltent ni se résignent. Elles commentent leur situation de façon détachée pour l’une, de façon plus désespérée pour l’autre. Il semble qu’une réelle compassion les unit, elles se comprennent, c’est leur force.

L’écriture de l’auteur saisit à fleur de peau ses personnages qui, malgré tout, rayonnent, colorent leur impressionnant rideau de solitude.

Elles sont vivantes et jolies comme ces insectes à hauts talons qui ne sortent que la nuit.

De toute évidence, l’auteur les aime ces femmes vulnérables, alors il relève leur lumière, leur falote lumière.

Avec sobriété et finesse David Le Rheun met en scène des  interprètes éclaboussantes de vérité !

 Paris, le 22 Janvier 2019

 Evelyne Trân

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