Lettre d’une inconnue de Stefan Zweig – Nouvelle mise en scène de Laetitia LEBACQ – A LA FOLIE THEATRE 6 rue de la Folie Méricourt 75011 PARIS – du 15 novembre 2018 au 27 janvier 2019 – jeudi à 19h30, samedi à 18h et dimanche à 16h30.

 

D’après le roman de Stefan Zweig Traduction : Sylvie Howlett, Editions Magnard

Metteur en scène et comédienne : Lætitia Lebacq

Scénographie : Muriel Lavialle

Chorégraphie : Sandra Pinto-Régal

Musique : Thomas Marqueyssat

Lumières : Johanna Legrand

Voix de R : Jean-Baptiste Verquin

Coiffure et maquillage : Delphine Ethève

Travail Vidéo : Lætitia Lebacq et Thomas Marqueyssat

Production : Compagnie Strapathella Crédit photos : Caroline Dhont Durée du spectacle : 1h15 Création en partenariat avec la Ville de Mennecy et soutenue par le Conseil Départemental de l’Essonne.

 

Stefan Zweig dans une lettre à Rudolf G.Binding disait en parlant de l’écrivain «  Son génie repose sur le fait qu’il fait d’une goutte d’eau la mer ».

 Cette goutte d’eau qui fait déborder le vase c’est aussi certainement l’émotion, celle qui submerge un individu indépendamment de sa volonté, est susceptible de faire chavirer sa conscience ou du moins de désarmer toutes ses défenses face un autre individu qui faire figure de mur parce qu’il n’est pas sur la même longueur d’onde.

 Contrairement à nos activités routinières, les émotions qui nourrissent nos rêves nous parlent de notre vie intérieure, celle qui n’a pas de place dans un monde où la représentation est de mise, où l’apparence prime.

 A cet égard, la nouvelle « Lettre d’une inconnue » donne la parole à un être qui a pris conscience dès l’adolescence du décalage entre ses sentiments et la réalité extérieure.

 Il n’y a qu’une issue pour cet être, celle de sublimer cette réalité, lui donner un visage, ce sera celui de l’être aimé le facteur de sa première émotion amoureuse.

 Au-delà du délire amoureux auquel nous convie Zweig dans cette lettre d’une inconnue, l’auteur nous parle aussi de cette affreuse sensation de solitude éprouvée par ceux qui réalisent qu’ils ne peuvent pas partager avec autrui les sentiments qui abritent leur âme, qui leur sont essentiels pour vivre.

 C’est d’ailleurs la raison pour laquelle l’héroïne de la nouvelle tisse sa propre toile au risque de s’y enfermer, sans jamais dévoiler son amour à l’être aimé, un homme brillant, beau, intelligent mais froid.

 Les contraires s’attirent souvent. Elle représente la passion sans bornes, lui est probablement un homme aimable mais trop accaparé par lui-même pour s’intéresser aux mystères d’autrui.

 C’est une étoile mystérieuse que cette jeune femme, pour la saisir d’un seul regard, il faut lever les yeux au ciel.

 Lumineuse, l’interprète Lætitia LEBACQ entraîne les spectateurs dans les trépidations d’un cœur amoureux.

 Cet hymne à l’amour nous touche d’autant plus qu’il est lucide, il prend en charge même l’adversité, la mort d’un enfant, une vie sacrifiée, la non reconnaissance de l’être aimé. Il dégage une force inouïe.

Lætitia LEBACQ sait néanmoins préserver le mystère effarant de cet amour. L’équipe qui l’accompagne réussit à rendre l’atmosphère onirique de la nouvelle, en exprimant cette contingence constante du rêve et de la réalité.

 Reconnaissons que nous avons les yeux de ce bel indifférent, saisis par la beauté étrange de la jeune femme, avec un avantage celui de comprendre que son charme tient à son âme.

 Toutes les volutes de la délicatesse et de la passion sont sollicitées pour faire de ce spectacle un magnifique poème d’amour !

 Paris, le 7 Janvier 2019

Evelyne Trân

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