Artistes : Adrien Besse, Pierre Pichaud, Nicolas Josa, François Pascal
Metteur en scène : Pierre Cachia
Ils parlent avec leurs yeux, leurs bouches, leur physionomie, en somme, on jurerait qu’ils font partie d’un casting de film muet à l’époque de Charlot. Mais leurs cravates orange nous laissent perplexes. Sommes nous au cirque ou au concert ? Que les mélomanes se rassurent, les sourds-doués sont assurément des virtuoses qui ne vibrent qu’à travers leurs instruments à vents , clarinette, trompette, cor, clarinette basse.
Chacun s’identifie à son instrument et il faut avoir l’oreille bien musicienne pour saisir les particularités des quatre instruments à vent. D’ordinaire les bois et les cuivres ne se mélangent pas.
Qu’importe, c’est leur vie qu’ils jouent sur scène. Ils ne sont pas de simples exécutants de partitions qui obéissent à un chef d’orchestre. La routine, très peu pour eux, alors ils font l’école buissonnière, en véritables saute-ruisseaux, et s’éclaboussent les uns les autres, comme des gamins dans une cour de récréation.
Tous les airs connus qu’ils interprètent deviennent prétextes à leur embardées fantaisistes, leurs chamailleries musicales. Quand un cor répond à une trompette, ce n’est jamais sur le même ton.
Ne jouez pas sur ce ton ! Et sur quel ton alors ? Jeu de réjouissance comique à travers cet air du boléro de Ravel que se dispute les quatre trublions.
Mine de rien tout au long du spectacle qui ne dure qu’une heure quinze, les sourds-doués réussissent à nous raconter une histoire qui crève l’écran, les aventures ou mésaventures de quatre musiciens qui ont chacun leur petite boite à musique, leurs éternuements égotiques, leurs tours de magie et leurs solos, mais que l’on s’en souvienne, il n’y a pas plus pudique qu’un musicien qui suggère mais ne dit jamais ce que seul le coeur peut entendre.
Cette délicatesse s’entend dans ce spectacle collectif, à l’humour tendre. Si l’idée vous prend de colorier le soleil musicalement, ce spectacle est pour vous, délicieusement lunaire, susceptible d’épater aussi bien les enfants que les adultes. Vraiment, il y a anguille sous roche ! Le talent, juste le talent !
Paris, le 29 Septembre 2018
Evelyne Trân
PROGRAMME
CHRONOLOGIQUE
DES TITRES
INTERPRÉTÉS
Whisky A. Piazzolla
Thème Hongrois traditionnel
Jacinto Chiclana A. Piazzolla
Boléro M. Ravel
Gopak M. Moussorgski
Georgia on my mind R. Charles
Gitanerias E. Lecuona
Mon Oncle F. Barcellini
Medley Disney A. Menken
Barcarolle des Contes d’Hoffmann
J. Offenbach
Amélie Poulain Y. Tiersen
Take 5 P. Desmond
Oblivion A. Piazzolla
I got Rhythm G. Gershwin
Burden Down trad. Gospel
La complainte de la Butte G. van Parys
Danse Slave op. 72 n°2 A. Dvoràk
Chicken Tsigane P. Pichaud