MUSIC HALL de Jean-Luc LAGARCE – FESTIVAL OFF AVIGNON 2018 – ARTEPHILE – 7, rue du Bourg Neuf 84000 AVIGNON – À 17H35 : DU 6 AU 27 JUILLET – RELÂCHES : 8, 15, 22 JUILLET 2018 –

  • Metteur en scène : Florian Simon
  • Interprète(s) : Héléna Vautrin
  • Scénographie : Léa Mathé
  • Création Lumière : Fabien Colin
  • Création Musicale : Seb Lanz
  • Voix : Bertrand Beillot, Etienne Delfini-Michel
  • Costumes : Les costumes de Lie
  • Diffusion : Elodie Couraud

 Elle fait penser à un bel insecte de nuit, une cigale sans doute, collée à un abat-jour que l’on n’ose bouger de crainte de le voir s’échapper.

 Elle est là pour un récital dont elle connait par cœur la partition. Cette partition est devenue de la cire que le temps a cristallisée et qui habille désormais sa voix quelque peu désenchantée.

 L’ombre vagit tout de même, projette sa fine silhouette qui ne peut se détacher du projecteur de la scène.

 Il n’y a pas d’autre public qu’elle-même, ce jour-là et tant d’autres, mais une diva a-t-elle vraiment besoin de spectateurs pour exister ?

 Avant d’échoir dans des théâtres mal lunés, d’enchainer sur des tournées la contraignant à composer avec le manque d’accessoires, l’absence même de musique, elle a certainement connu le succès, sa prestance, son allure le prouvent.

 Jean-Luc LAGARCE, l’auteur de cet étrange monologue, pour une musique intérieure de la voix autonome et sensuelle,  précisément explorée par  Florian SIMON, a connu lui-même nombre de mésaventures lors de ses tournées théâtrales.

 Cette Fille qu’il imagine avec un F majuscule, fait figure d’une illustre diva inconnue.

 Héléna VAUTRIN nous fait penser à ces vers de  Mallarmé :

 Ses purs ongles très-haut dédiant leur onyx…

 Elle, défunte nue en le miroir, encor
Que, dans l’oubli fermé par le cadre, se fixe
De scintillations sitôt le septuor.

 Le personnage qu’elle incarne devient une cigale à sa fenêtre qui observe avec une feinte désinvolture tous les mouvements de sa vie d’artiste, elle en devient l’aiguille ardente et précieuse capable d’affronter la nuit en la chantant comme une diva.

 Les voix off des boys qui l’accompagnent, les extraits de chansons suaves et surannées qu’elle entonne « Ne me dis pas que tu m’adores, embrasse-moi de temps en temps » l’encouragent à s’oublier pour n’être que l’apparition qu’exige le Music-Hall. Bravo l’artiste !

 Paris, le 24 Juillet 2018

 Evelyne Trân

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