LOVE AND MONEY de Dennis KELLY – FESTIVAL OFF AVIGNON 2018 – 11 GILGAMESCH BELLEVILLE – 11 BD RASPAIL 84000 AVIGNON – du 6 au 27 juillet – relâche les 11, 18, 25 juillet 2018 –

  • Metteur en scène : Myriam Muller
  • Interprète(s) : Isabelle Bonillo, Mathieu Moro, Elsa Rauchs, Delphine Sabat, Raoul Schlechter, Serge Wolf
  • Régisseur général : Antoine Colla
  • Assistante : Frédérique Colling
  • Lumières : Philippe Lacombe
  • Musique : Emre Sevindik
  • Scénographie et costumes : Christian Klein

Love and money raconte la descente aux enfers d’un couple de jeunes gens abusés par la société de marchandisation.

Bien que fragmentée en sept tableaux, la pièce donne l’impression globale d’un huis clos, d’une cage où seraient enfermés tous les protagonistes qui ne parleraient que d’argent.

Certains personnages frisent la caricature comme ce vieux couple cocasse qui défonce une tombe spectaculaire qui fait de l’ombre à celle de leur fille.

Il est évident que Dennis KELLY désire enfoncer les clous et dénonce violemment une société impitoyable où l’argent peut devenir une arme fatale pour les plus vulnérables poussés vers la sortie, c’est-à-dire le suicide.

C’est le cas de Jess qui ne peut faire face à son addiction à l’argent et que son mari David laisse mourir afin d’être débarrassé de ses dettes.

 L’argent comme une maladie qui empoisonne la tête, empêche de respirer. La vision sombre de Dennis KELLY ne laisse guère de place à l’espoir mais elle est fort démonstrative d’une dépression spirituelle qui guette les âmes sensibles sous pression en permanence dans le monde du travail. Le serpent se mord la queue car pour compenser leur stress, certains croient trouver un peu de bonheur grâce aux biens de consommation. Ils s’endettent et deviennent la proie d’une pieuvre qui les engloutit.

 Cette perception cauchemardesque peut sembler primaire, elle n’en est pas moins le reflet d’une réalité vécue par un grand nombre de gens pour qui le travail se résume à l’argent qu’ils vont gagner à la fin du mois.

 Il s’agit certainement pour l’auteur de traduire un état général de confusion mentale par la structure même de la pièce qui avance à rebours, ce n’est qu’à la fin que nous découvrirons que David et Jess étaient vraiment amoureux.  Certains tableaux font l’effet d’électrochocs. Dès lors, la voix douce de Jess, ces rêves empreints de poésie ne nous parviennent que de façon lointaine.

La mise en scène de Myriam MULLER avec une belle distribution de comédiens, témoigne du caractère offensif de cette pièce qui n’entend pas pourtant lâcher la grappe, celle des petites voix qui osent encore parler d’amour dans un monde lui préférant l’argent.

Paris, le 23 Juillet 2018

Evelyne Trân

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