DU NORD AU SUD – RECIT D’UNE EXPERIENCE – UNE PROPOSITION DE ET AVEC Wilma LEVY – FESTIVAL OFF AVIGNON 2018 – ARTEPHILE – 7, rue du Bourg neuf 8400 AVIGNON – A 10H50 : DU 6 AU 27 JUILLET – RELACHES : 8, 15, 22 JUILLET –

 

Equipe: Mise en scène et interprétation Wilma Lévy
Regard extérieur: Jenny Lauro Mariani
Dramaturgie: Anyssa Kapelusz et Jenny Lauro Mariani

 

Wilma LEVY, la silhouette menue, est une guerrière dans le sens le plus noble du terme. Elle pourrait faire penser à Athéna, déesse de la Guerre, de la Pensée et de la Sagesse qui jaillit de la tête de Zeus en brandissant sa lance.

 Il y a tant de combats à mener dans ce monde. Disons que sa lance réfléchit le soleil de Marseille, du nord au sud, juste pour illuminer et éclairer les têtes pensantes de la jeunesse qui refusent que leur sort dépende de leur situation sociale et géographique.

 En 2014, Wilma LEVY dans le cadre d’un projet pédagogique lié au programme de la section économique et sociale, a organisé une rencontre entre une classe du lycée Marseilleveyre dans « les quartiers sud » et le Lycée Saint Exupéry dans « les quartiers nord ».

 Les élèves de part et d’autre avaient beaucoup de choses à raconter. Accompagnés par Wilma LEVY, le géographe Jérémy GARNIAUX et la vidéaste Catherine LGRAND, ils ont réussi à monter un spectacle qu’ils ont joué eux-mêmes lors de la Biennale des écritures du réel en 2014 à la Gare FRANCHE.

 Le spectacle de Wilma LEVY est le récit de cette expérience qui a bouleversé intimement l’artiste. La frontière entre le nord et Le sud, ce n’est pas le mur de Berlin, n’exagérons pas. Il n’empêche l’écart entre les quartiers favorisés et les quartiers défavorisés, existe bel et bien.

 Le regard n’a pas fini de se crisper à la vue de cette bannière « Liberté, égalité, fraternité » toujours secouée par le vent des politiques qui jouent le rôle de sirènes bruyantes mais guère efficaces.

 Car il est honteux ce paysage qui cristallise nos à priori, nos préjugés, mettant dos à dos les nantis qui craignent pour leurs privilèges et les économiquement faibles qui doivent non seulement lutter contre la misère mais aussi contre les clichés médiatiques qui les associent à la délinquance, la drogue, la malfaisance.

 Le spectacle de Wilma LEVY qui relaie les témoignages des lycéens peut être qualifié de théâtre documentaire.  Cependant, la démarche n’est pas didactique, elle recouvre un véritable champ magnétique qui relève la perception, a ses racines dans l’histoire, les bagages des individus qui ont tout à gagner à relever la tête, à s’exprimer, donner de l’écho, faire bouger cette terre que certains voudraient immuable.

 Lors de son projet, Wilma LEVY s’est heurtée à beaucoup de réflexes de défense aussi bien de la part des enseignants que des élèves, elle n’a pas renoncé non par orgueil mais par humilité, cette humilité exprimée par son père d’origine égyptienne qui dit avoir trouvé son salut grâce aux portes qui se sont ouvertes pour lui, ce jour béni où il a pu avoir accès à l’enseignement de la langue arabe.

 Etre pour exister, cela devrait être le mot d’ordre de l’éducation qui au lieu de stigmatiser les différences, devrait comprendre qu’il importe de les valoriser au sein du collectif.

 Wilma LEVY remue à mains nues, une terre si riche, si vivante, d’une voix si franche et volontaire, qu’elle portera ses fruits, il faut y croire.

 Que les festivaliers d’Avignon prennent un peu de leur temps pour découvrir ce spectacle percutant et éloquent, lumineusement engagé !

 Paris, le 20 Juillet 2018

 Evelyne Trân

 

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