LÉO ET LUI D’APRÈS LES CHANTS DE LA FUREUR – Léo Ferré, Jean Pétrement – FESTIVAL OFF AVIGNON – CORPS SAINTS (THÉÂTRE DES) 76, place des corps saints) 84000 AVIGNON – À 11H40 : DU 6 AU 29 JUILLET – SUPP. À 18H50 : 11, 18, 25 JUILLET – RELÂCHES : 9, 16, 23 JUILLET –

  • Metteuse en scène : Lucile Pétrement

  • Interprète(s) : Léonard Stéfanica, Jean Pétrement

  • Lumière : Luc Degassart

  • Scénographie : P Linderme

  • Communication : A L Mouchette

L’espace d’une génération, elle n’est pas si grande la distance entre un père et un fils, elle est même bienvenue lorsqu’elle permet au père de jouer le rôle d’éclaireur sur les sentiers de la poésie perchée dans les étoiles.

Le père voudrait partager avec son fils la passion qu’il éprouve pour la poésie de Léon FERRE, il lui offre son cœur en vérité mais le fils musicien, debout sur son cheval fougueux, regarde les pierres qui se dressent sur son chemin. Il est découragé, il perçoit le gouffre entre son désir de création et le monde qui l’entoure. Il est prêt à lâcher les rênes, à renoncer. La voix de son père, trop lointaine, il l’associe à son désenchantement.

Mais le père, lui, sait bien que le doute fait partie du processus créatif de tout artiste et l’exhorte de plus belle à s’exprimer.

Etonnamment à partir des seuls textes de Léo FERRE, tirés principalement des Chants de la fureur, Jean PETREMENT réussit à instaurer le débat entre un père et un fils en quête de retrouvailles, la sensation du passé étant elle toujours à venir.

D’ailleurs, le temps pour le poète est d’ordre musical et qu’importe les ritournelles, Léo FERRE n’a cessé de piaffer mais sous les sabots du cheval au galop, nous avons tellement entendu  la terre soulevée, celle qui soupire, gémit, rote et soudain peut devenir élégiaque, lyrique, parler des larmes dans la poussière !

Le spectacle réellement intense permet de découvrir le talent de Léonard STEFANICA qui interprète des chansons de Léo sur des musiques électro-acoustiques

 Jean PETREMENT quant à lui dans le rôle du père, donne toute sa dimension intérieure aux poèmes qui se déploient sur le mode de la pensée, intemporelle.

 Mise en scène avec une belle sobriété par Lucile PETREMENT, cette création originale et bouleversante immerge le spectateur dans l’univers de Léo FERRE avec une saisissante profondeur.

Nous voici en quelque sorte au cœur du bateau ivre de Rimbaud, dont la proue serait Léo FERRE lui-même.

Paris, le 15 Juillet 2018

Evelyne Trân

 

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