PAS PLEURER – ADAPTE DU ROMAN DE LYDIE SALVAYRE – Adaptation et mise en scène de Denis LAUJOL – Avec Marie – Aurore D’AWANS – AU FESTIVAL OFF AVIGNON 2018 – THEATRE DES DOMS – 1 bis rue des Escaliers Saint-Anne 84000 AVIGNON – A 14 H 30 du 6 au 26 Juillet 2018 –

Adapté du roman de Lydie SALVAYRE
Prix Goncourt 2014
(Editions du Seuil / Editions Points)
Adaptation et mise en scène : Denis Laujol, Assistant: Julien Jaillot | Avec : Marie-Aurore d’Awans | Musicienne : Malena Sardi | Mouvement : Claire Picard | Scénographie : Olivier Wiame | Lumières : Xavier Lauwers | Création sonore: : Malena Sardi I Voix off: Alexandre Trocki I Créationvidéo: Lionel Ravira

Dates Tournée :  11/10/2018 à la Cité Miroir (BE)

–          16/10/2018 au Centre culturel d’Uccle (BE)

–          24/10/2018 à la Maison de la Culturel de Tournai (BE)

–          25/10/2018 au Foyer Culturel de Péruwelz (BE)

–          6 > 24/11/2018 au Théâtre de Poche de Bruxelles (BE)

–          2/12/2018 au Centre culturel Régional Opderschmelz (LU)

–          6/02/2018 au Festival Paroles d’Hommes (BE)

–          25/02 > 03/03/2019 au Centre culturel de Watermael Boitsfort (BE)

Photo Yves KERSTIUS

Le drapeau de l’idéal est là qui flotte toujours mais il est criblé de sang, c’est peut-être juste un point rouge au-dessus de l’océan, un petit précipité plombé par les nuages, la pollution, la vérité c’est qu’il ne fait pas partie de ces drapeaux que l’on plante sur les cadavres. On ne tue pas les morts !

Lydie SALVAYRE, écrivaine sait naturellement qu’écrire est un labeur. Il y a des phrases qui forment des remparts contre l’oubli, il y a des idées qui mettent beaucoup de temps à germer, il y a ce stylo qui se crispe sans comprendre avant d’atteindre une source vive.

Comment peut-on être témoin d’évènements qu’on n’a pas vécu soi-même ? En allant au-devant sans doute d’un vrai témoin qui nous fait signe.

Pour Lydie SALVAYRE, ce témoin c’est toujours sa mère Montse qui perd la mémoire mais qui se souvient de façon incroyable de l’expérience libertaire de l’été 1936 en Espagne, « l’unique aventure de son existence », avant l’éclatement de la guerre civile (17 Juillet 36 – 1er Avril 1939), la mort de son frère José, sa fuite éprouvante début 1939 qui dura des semaines, vers la France, à pied avec sa fille dans le landau.

 Dans ce récit choral, plusieurs voix se chevauchent, celle de Montse qui fut une mauvaise pauvre, celle de la narratrice et celle de tous les personnages, notamment celle de José, le révolutionnaire et celle de la grand-mère.

 Toute vie peut faire l’objet d’un roman, il suffit de lui donner de la voix. Dans  « Pas pleurer » Lydie SALVAYRE donne l’impression qu’elle n’est jamais seule, elle est emportée par le récit de sa mère « Je l’écoute encore remuer les cendres de sa jeunesse et je vois son visage s’animer comme si toute sa joie de vivre s’était ramassée en ces quelques jours de l’été 36 ».

 Or, pendant ce temps, des atrocités étaient commises par les nationalistes. Elles furent dénoncées par Georges BERNANOS, témoin crucial pour Lydie SALVAYRE qui se réfère à son pamphlet « Les grands cimetières sous la lune ».

 Affaire de ressentis, de maturité, Montse avait 15 ans, Bernanos, se devait de réagir en homme libre sans crainte du danger, sa tête ayant été mise à prix par Franco.

 Les ressentis forgent aussi l’histoire, ils se transmettent de génération en génération, et alors même que les dates et les évènements ont pu sombrer dans l’oubli, subsiste la mémoire émotionnelle.

Sans nul doute le récit « Pas pleurer » est de ceux qui travaillent aussi bien l’esprit que le corps. La performance sur scène de Marie-Laure d’AWANS d’origine catalane par sa mère, le prouve.

Photo Yves KERSTIUS

Elle y engage tout son corps, soulevé par les souvenirs, parcouru par des visions fulgurantes, celle notamment de José, le libertaire qui crie « A bas l’oppression, vive la liberté ! » tempête contre les mauvais riches, celle de ces billets de banque brûlés pour protester contre ls banquiers.

Elle ne dit pas le texte, elle le vit, avec fougue, avec flamme, accompagnée sur scène par la musicienne Malena SARDI.

 A travers elle, c’est certain, respirent aussi tous les émigrés espagnols réfugiés en France, près de 500 000 dont un grand nombre de descendants sont aujourd’hui Français.

 Que l’histoire puisse être contée pas seulement dans les livres mais également au théâtre, c’est naturellement le vœu du metteur en scène, Denis LAUJOL, artiste engagé, qui dirige la comédienne Marie-Aurore d’AWANS, vers le phare d’une mémoire intense toujours en devenir.

Une performance à ne pas manquer !

Paris, le 29 Juin 2018

Evelyne Trân

 

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