AVEC ANNE-SOPHIE LIBAN (LA MARQUISE)
MATTHIAS FORTUNE DROULERS (LE COMTE) E T E N ALTE R N A N C E
KATIA MIRAN (LA MARQUISE)
VLADIMIR PERRIN (LECOMTE)
Nous pourrions dire d’Alfred de Musset qu’il a autant d’esprit qu’une femme et ce serait bien sûr un compliment !
L’adorable pièce en un acte, mise en scène par Anne-Sophie LIBAN et Matthias FORTUNE DROULERS également interprètes, a la saveur d’une friandise acidulée.
Un rendez amoureux entre deux jeunes personnes, comme c’est banal !
« Si l’amour est une comédie, cette comédie, vieille comme le monde, sifflée ou non, est, au bout du compte, ce qu’on a encore trouvé de moins mauvais… » réplique le Comte à la Marquise qui n’entend pas se laisser abuser par une déclaration d’amour qu’elle juge d’avance ridicule.
Affèterie de sa part, mélancolie souterraine ou juste un frémissement de révolte, submergeant de colère la Marquise qui fustige ces hommes qui croient séduire une femme en rendant hommage à sa beauté :
« La belle manière de se faire aimer que de venir se planter devant une femme avec un lorgnon, de la regarder des pieds à la tête, comme une poupée dans un étalage, et de lui dire bien agréablement : Madame, je vous trouve charmante ! ».
Les résistances de la marquise n’ont pour effet que d’énerver à l’extrême le Comte.
Ce que les mots ne disent pas, les corps finissent pas le manifester, ils se désirent ardemment et les jeunes gens à bout d’arguments, de tergiversions et de claquements de porte, finiront par tomber dans les bras l’un de l’autre.
Nous les entendons parler ces corps dans cette mise en scène très enlevée, très piquante, et c’est joyeux, une véritable fête de l’amour. Cette porte qui claque, c’est Eros qui entre par surprise, l’enchanteur de toute comédie amoureuse !
Paris, le 14 Juin 2018
Evelyne Trân