L’IDIOT D’APRES DOSTOIEVSKI AU THEATRE 14 – 20 avenue Marc Sangnier 75014 PARIS – DU 17 MAI AU 30 JUIN 2018 – lundi à 19h, mardi, mercredi, jeudi et vendredi à 21h00

Mise en scène et adaptation théâtrale Thomas le Douarec

Costumes José Gomez

Lumières Stéphane Balny

Musique et bande son Mehdi Bourayou

Décor Matthieu Beutter

Pérruques et Maquillages Stéphane Testu

Avec  Arnaud Denis, Thomas le Douarec, Caroline Devismes, Fabrice Scott, Marie Lenoir, Marie Oppert, Solenn Mariani, Daniel-Jean Colloredo, Bruno Paviot

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Est-il possible d’être bluffé par le sentiment que la bonté existe, incarnée par quelques rares individus.

Si la bonté demeure à l’état de latence, si elle semble n’avoir aucun impact dans une société rongée par la maladie, la névrose, le malheur, selon Dostoïevski, elle représente une résistance morale, un secours qu’il serait suicidaire de nier.

Dans l’Idiot Dostoïevski rêve d’un être bon à temps plein à travers le personnage du Prince Mychkine qui après un long séjour en Suisse pour soigner sa maladie, l’épilepsie, découvre la société décadente de Pétersbourg. Cet homme-là semble toujours éprouver une empathie immédiate avec ses interlocuteurs, il ne souhaite que les aimer quoiqu’il arrive. Accueilli tout d’abord comme un idiot, il finit par jeter le trouble chez les personnes qu’il aime le plus parce que son regard fouille dans les âmes, mettant à nu leurs contradictions, leurs folies, leurs failles.

Le sentiment de malheur a toujours pesé sur  Dostoïevski qui a connu durant sa vie, de terribles épreuves, l’assassinat de son père par des moujiks, la condamnation à mort, le bagne et la maladie de l’épilepsie.

Comment vivre avec un tel fardeau. Si les œuvres de Dostoïevski parlent à tant de gens c’est parce qu’elles témoignent avec acuité, d’une vision de l’humain toujours en lutte pour dépasser la fatalité du mal, en quête de fraternité, d’amour et de bonheur.

Cette vision est évidemment celle de l’idiot, personnage central du roman éponyme que Dostoïevski croyait voir voué à l’échec, sans pour autant y renoncer.

Dostoïevski n’écrivait pas à tête reposée mais toujours sous pression, il s’avère que celle-ci va de pair avec la réalité matérielle, celle des échéances d’un roman feuilleton et celle de son inspiration.

L’adaptation de ce roman de plus de 1000 pages tient de la gageure. Thomas LE DOUAREC réussit cependant à en communiquer le souffle théâtral, certes de façon lapidaire mais suffisamment éloquente pour captiver l’attention des spectateurs venus assister à un véritable procès d’un « idiot », perdu au milieu d’âmes déchainées par leurs passions.

Pas de décor distractif, hormis de superbes costumes, seule importe l’incarnation des personnages par les comédiens qui portent tous haut l’affiche de ce spectacle traversé par le charisme du Prince Mychkine, sous les traits d’Arnaud DENIS, étonnant d’humilité et de sincérité. Dostoïevski, un homme de théâtre ? Oui, car ses personnages ont l’envergure de ceux de Shakespeare ou de Hugo, leur folie est spectaculaire !

Paris, le 13 Juin 2018

Evelyne Trân

 

 

 

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