LA REVOLTE DE Auguste de VILLIERS DE L’ISLE-ADAM – Mise en scène Charles TORDJMAN au THEATRE POCHE MONTPARNASSE – 75 Bd du Montparnasse 75006 PARIS – A Partir du 17 Mars 2018 du mardi au samedi à 21 Heures – Le Dimanche à 15 Heures –

Julie-Marie PARMENTIER
 Olivier CRUVEILLER
 Scénographie Vincent TORDJMAN
 Création lumières Christian PINAUD
 Costumes Cidalia DA COSTA
 Création musique VICNET
 Maquillage et coiffure Cécile KRETSCHMAR
 Collaboration artistique Pauline MASSON

La pièce « LA REVOLTE » de VILLIERS DE L’ISLE-ADAM n’eut que 5 représentations lors de sa création en 1870 au théâtre du Vaudeville.

Elle ne pouvait être perçue que comme scandaleuse car elle dénonçait violemment l’idéologie de la classe dominante à travers le portrait d’un banquier n’ayant pour seule valeur que l’argent et le confort de son foyer domestique.

VILLIERS DE L’ISLE-ADAM n’avait que trente ans lorsqu’il écrivit « La Révolte ». C’est un poète visionnaire au même titre que Rimbaud. Parce qu’il s’éprouve lui-même étouffé spirituellement, dans une société patriarcale, il s’adresse aux femmes. Comme Jean Ferrat, il eut pu chanter « La femme est l’avenir de l’homme ».

Elise la femme du banquier Félix, est probablement l’alter égo de l’auteur.
« Méfions-nous de l’eau qui dort » nous dit en substance l’auteur.

Elise a toujours joué son rôle de bonne épouse et c’est aussi une parfaite employée qui satisfait les ambitions de son mari. Ce dernier est incapable d’imaginer que sous ses apparences de femme soumise, la révolte, l’indignation grondent en elle. Lorsqu’Elise se découvre à son mari à travers une terrible confession, ce dernier ne peut que tomber de haut, sa bonne entente avec son épouse ne reposait que sur des faux semblants.

VILLIERS DE L’ISLE-ADAM renvoie de façon très réaliste dos à dos, le personnage du banquier, extrêmement limité par ses préjugés, sa soif de tranquillité et de confort, et Elise qui rêve de liberté pour s’épanouir.

A vrai dire la révolte d’Elise est si imprégnée de tristesse et de douleur que nous comprenons pourquoi elle ne mènera pas jusqu’au bout son projet de quitter Félix. Pourtant elle a jeté le trouble dans l’esprit de son mari.

Et ce trouble est essentiel en tant que prémisses d’un combat à mener que VILLIERS DE L’ISLE-ADAM sait à ses balbutiements.

La mise en scène de Charles TORDJMAN réussit à communiquer ce trouble avec une scénographie épurée où seules les lueurs de quelques lampes vacillent dans l’obscurité. Elise est vêtue d’une robe blanche et Félix d’un costume sombre.

Olivier CRUVEILLER incarne un mari dépassé, plus bête que méchant, il devient celui qui n’a rien à dire face à la virulence des propos d’Elise.

Julie-Marie PARMENTIER exprime pleinement ce qui illumine le visage d’Elise, sa flamme intérieure, passionnée, indomptable.

Ce frôlement d’aile blessée contre les murs, nous fait signe qu’elle plie mais ne rompt pas.

La mise en scène de Charles TORJDMAN relève sensiblement la subtile incandescence de cette Révolte.

Paris, le 19 mars 2018

Evelyne Trân

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