écrit et mis en scène par Wendy Beckett
chorégraphies Meryl Tankard
traduction Park Krausen, Christof Veillon
scénographie Halcyon Pratt
projections Régis Lansac
costumes Sylvie Skinazi
lumière François Leneveu
avec Célia Catalifo, Marie-France Alvarez, Marie Brugière, Swan Demarsan, Sébastien Dumont, Audrey Evalaum, Clovis Fouin, Christine Gagnepain, Mathilde Rance
Camille CLAUDEL jeune fille, Camille CLAUDEL aujourd’hui, manifestement Wendy BECKETT a une approche très contemporaine de la vie de cette célèbre sculptrice.
Le récit de sa vie se développe comme un roman photos qui permet de visionner rapidement les principaux épisodes que se partagent ses amies, son frère, sa mère et surtout Rodin.
Sous les traits de Célia CATALIFO, Camille Claudel est aussi belle, attirante que rebelle et fait de l’ombre au professeur Rodin, déjà âgé. Paul son frère fait également pâle figure et la mère est très antipathique.
Ainsi pointées, les différentes scènes servent d’arguments à la chorégraphie de Meryl TANKARD particulièrement captivante.
Meryl TANKARD s’est magnifiquement inspirée des œuvres de l’artiste. L’expressivité des danseurs hallucinante, hypnotique donne l’illusion de sculptures vivantes jaillies de la lave de la croûte terrestre.
C’est ainsi que l’esprit de Camille Claudel nous est dévoilé, en fusion avec les éléments, le feu, la terre, l’eau.
A notre sens, il ne faut pas chercher ailleurs que dans ses œuvres Camille Claudel. C’est le temps qui devient organique à travers l’être sculpture. L’émotion devient patte douce de lumière, elle n’écrase plus le mouvement, il faut face muette, face blanche pour des apparitions qui se désistent, qui s’oublient. A l’origine des sculptures n’y avait-il pas des modèles, les voilà devant nous qui dansent et qui s’offrent hors d’atteinte. L’illusion n’a pas d’autre seuil que celui de nos émotions.
Nous savons qu’il y a eu divorce entre Camille Claudel et le commun des mortels. Ses sculptures portent l’empreinte de sa douloureuse expérience. Mais tout parle d’une certaine façon, elle se savait parmi les humbles, les misérables, et n’affichait sans doute son orgueil que par pudeur.
Etre sculptrice, être sculpture, le spectacle formule admirablement cette raison d’être Camille Claudel.
Paris, le 14 Mars 2018
Evelyne Trân