VENDREDI 13 de Jean-Louis BAUER au THEATRE DE LA REINE BLANCHE – 2 Bis Passage Ruelle 75018 PARIS – Du 20 Janvier au 25 Février 2018 – Jeudi, vendredi, samedi : 20h45. Dimanche : 15h30.

Distribution : De et mise en scène Jean-Louis Bauer. Avec Amina Boudjemline, Mayel Elhajaoui, Loïc Le Manac’h, Margot Van Hove

Félix Baratin Scénographie

Maxime Denis Création son

Paul Hourlier Création lumières

Caroline Long Nguyen Scénographie

La mort tragique de Leïla lors des attentats du 13 Novembre 2015 va bouleverser le paysage mental de ses proches et remettre en cause leurs croyances.

Djebril, le frère, franco algérien, est un musulman pratiquant. Il ne porte pas dans son cœur la France coupable d’exactions lors de la guerre d’Algérie, Jonas, son fiancé dont les parents étaient franco-polonais porte en héritage la Shoah, quant à Cécile l’épouse de Djebril, elle s’est convertie à la religion musulmane pour suivre son mari.

Amis d’enfance, tous s’accommodaient fort bien de leurs différences mais le choc de l’événement va exacerber leurs positions et créer un gouffre entre Jonas et Djebril dont le chagrin se meut en révolte.

Le fantôme de Leïla occupe tous les esprits. Il est vrai que l’événement vient juste de se passer et ses proches refusent de faire le deuil. L’auteur imagine que le lien qui les rattache à Leïla peut devenir un lien fraternel qui consolide leur amitié et non le contraire.

Abasourdis par l’émotion, chacun se réfugie vers ses repères les plus immédiats. Pour Jonas, le drapeau français qu’il plante sur la tombe de Leïla, représente sa croyance en la laïcité alors que ce même drapeau rappelle de façon odieuse à Djebril, l’arrogance du colon français.

L’émotion entrave le raisonnement et peut provoquer des drames. Leïla configure une déesse de la paix, sa mission est d’apaiser les âmes blessées à vif dans leurs ressorts les plus intimes.

Jean-Louis BAUER ne se pose pas en idéaliste. Il ne surfe pas non plus sur le motif de la douleur de façon pathétique. Ici la douleur a un sens d’un point de vue physique, universel, des vivants viennent d’être amputés de l’un de leurs membres de façon brutale. Ils sont victimes également.

Mais il faut dépasser la position de victimes pour se relever. La pièce de
Jean-Louis Bauer s’adresse essentiellement à des jeunes qui portent malgré eux, le passé de leurs parents. Il importe qu’ils prennent conscience qu’après tout l’avenir leur appartient et qu’ils doivent puiser sur leurs propres forces pour lutter contre l’injustice, les présents crimes qui viennent de les anéantir moralement.

De structure très poétique, la pièce de Jean-Louis BAUER offre plusieurs partitions aux comédiens, des dialogues aux monologues en passant même par le chant. Elle permet de donner la parole à ces jeunes, issus de confessions religieuses diverses, croyants ou non, pratiquants ou pas.

Nous avons été frappés par la beauté de la scénographie, juste trois tombes dans un cimetière, devenu un lieu de rencontre magique entre les vivants et les morts.

Paris, le 16 Février 2018

Evelyne Trân

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