CHARLES GONZALES DEVIENT CAMILLE CLAUDEL – AU THEATRE POCHE MONTPARNASSE – 75 bd du Montparnasse 75006 PARIS – du 8 JANVIER AU 16 AVRIL 2018 – TOUS LES LUNDIS A 19 HEURES –

Conception, mise en scène et interprétation Charles GONZALÈS
 Lumières Mohamed MAARATIÉ
 Costumes Ateliers ACERMA ; Porte de Montreuil et Pascale BORDET

Camille CLAUDEL, dont une photo de jeunesse avec son front haut, son air buté fait la paire avec celle de Rimbaud adolescent rebelle et rêveur. est devenue un mythe à son corps défendant.

Selon Charles GONZALES, il s’agit d’une artiste « sacrifiée à l’autel de l’injustice ».

La destinée tragique de cette sculptrice élève et amante de Rodin
pose la question de la place des artistes dans la société et notamment des artistes femmes au début du siècle dernier. En imposant à sa famille sa vocation de sculptrice Camille CLAUDEL fait totalement figure d’exception.

Elle a payé le prix de cette entorse à la règle puisqu’ en dépit de son talent, progressivement poussée vers la dépression et la misère, bannie par sa propre famille, elle fut internée jusqu’à sa mort durant trente ans dans un asile d’aliénés.

Camille CLAUDEL fière et obstinée était trop entière pour composer avec les conventions et préjugés de son époque, elle est morte quasiment inconnue du grand public et il est probable que si elle n‘avait pas été l’amante de Rodin et la sœur de Paul Claudel, ses œuvres n’auraient pas refait surface.

Non seulement une foule d’artistes qui galèrent pour survivre et atteindre une larme de reconnaissance peuvent se reconnaitre en Camille CLAUDEL, mais également tous ceux qui luttent pour la liberté d’expression, seront atterrés par son histoire.

Toute biographie même excellente nous laisserait sur notre faim concernant une telle personnalité.

L’intérêt de l’interprétation de Charles GONZALES, c’est que paradoxalement il ne s’agit pas d’une interprétation, le comédien donne l’impression comme s’il était en transes de se laisser submerger par l’esprit de Camille CLAUDEL à travers les lettres qu’elle a écrites notamment à Rodin, son frère Paul, Eugène Biot, le Docteur Michaux, et sa mère.

A travers sa mise en voix, les mots de Camille deviennent tissus de chair, tissus d’organes où l’outrance côtoie le désespoir et hélas la lucidité puisque Camille CLAUDEL était totalement consciente de l’horreur de sa situation, celle d’être enterrée vivante.

Il y a des gémissements qui ne peuvent finir de nous poursuivre comme s’ils sortaient des catacombes, ce sont les prières de Camille à « sa petite maman ». Nous revoyons alors sa sculpture prémonitoire d’une vieille femme implorant la grâce.

Voilà Camille CLAUDEL qui sort de nos propres gonds, de nos propres corps et sa voix qui ne piétine pas, qui arpente nos murs, nos barrières, nos peurs, gronde, gronde comme un courant d’air salvateur extraordinaire.

Inspiré par l’art de l’onnagata, pratiqué par les artistes japonais interprétant des rôles de femmes, Charles GONZALES rend hommage de la façon la plus originale, la plus intense à sa petite sœur, ainsi la nomme-t-il, Camille CLAUDEL !

Paris, le 13 Janvier 2017

Evelyne Trân

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s