Texte :
Martine-Gabrielle Konorski
Mise en scène :
Coralie Pradet
Comédien(s) :
Maud Rayer
Musique :
Federico Mompou ,
Jacqueline Bourgès-Maunoury
Pourquoi la poésie dans un monde abruti par les questions matérielles et qui impose à tout humain d’avoir les pieds sur terre et non dans les nuages ?
Parce que – et c’est juste un début de réponse – la poésie donne la parole aux silencieux tels les arbres, les montagnes, les fleurs et aussi toutes ces petites âmes intérieures qui déposent leurs pensées ni vues, ni connues, suspendues hors du temps, pour donner de l’esprit à notre environnement, jeter un visage sur une vieille rue, rendre aimables un pont, une clairière, ouvrir le chant d’une cascade, libérer des sentiments, accueillir les revenants, etc.
La poésie ce n’est pas que des mots, c’est un sentiment.
Comment donc expliquer un sentiment ? Maud RAYER traverse la poésie de Martine-Gabrielle KONORSKI avec une fluidité, une sensualité, extraordinaires.
Je ne résiste pas à la tentation de rappeler ces vers du poème correspondances de Baudelaire :
Comme de longs échos qui de loin se confondent
Dans une ténébreuse et profonde unité,
Vaste comme la nuit et comme la clarté,
Les parfums, les couleurs et les sons se répondent
Ils qualifient à mon sens l’impression du spectacle, avec cet inimaginable parfum que dégage la poésie de Martine Gabrielle KONORSKI, si bien révélée par Maud RAYER, un parfum féminin, délicat et subtil où l’amertume reste proche de la douceur, où les barrières entre la vie et la mort semblent si étrangères !
En symbiose, la talentueuse Jacqueline BOURGES-MAUNOURY, interprète de la musique de Federico MOMPOU et l’aérienne Maud RAYER entrainent le public hors du temps, c’est une véritable hypnose !
Paris, le 13 Janvier 2017
Evelyne Trân