© Day-for-night / Cie Anne Monfort
Avec la voix de Jean-Baptiste Verquin
Remerciements : Quentin Barbosa, Genséric Coléno-Demeulenaere, Marianne Deshayes et Hélène Morelli
Connaissez-vous Morgane Poulette ? Ah si vous saviez, c’est tout un monde Morgan Poulette ! Non, ce n’est pas la statue de la liberté fichée sur son rocher au milieu de vagues bouillonnantes, non, c’est une pauvre fille, qui ne sent pas bon, qui sent la gerbe, la défonce, une chanteuse junkie, dont s’est pourtant amouraché Thomas Bernet, un acteur de série télévisée.
De l’eau de rose donc ! Pas vraiment ! La verve de Thibault FAYNER est particulièrement fantasque, déplacée, « coïncidentielle », cérébrale, bancale, bousculante, atypique, explosive, romantique !
Son imagination et celle des spectateurs subissent les assauts d’un monde « cinglé » où pêle-mêle font irruption dans les cervelles les figures du pire médiatisées. Alors cette pauvre chanteuse défoncée, qui essaie de se relever tant bien que mal, pourrait bien faire « figure » d’une sainte !
« Ils disent que… Tu racontes…. » Dans ce long poème de voyage , de course intrépide et désespérée – c’est que Londres ne dort jamais complètement – le « Je » n’a pas de visage, il est plusieurs, en quête de conscience, il suffoque, devient chanson, fait des sandwiches de la misère et de la beauté, et « ce ne sont plus des mots mais des pierres coupantes…Ce n’est plus du rock mais de la peine pure et sincère… ».
La mise en scène, le jeu des lumières créent l’atmosphère mystérieuse, ténébreuse d’un lieu hanté par la poésie.
La vitalité, la sensualité de la jeune et talentueuse interprète Pearl MANIFOLD aussi fine qu’une danseuse, donnent au récit toute sa force, sa juvénilité. On l’entend bouillonnante la voix du fleuve aux pieds du récif auquel s’attache passionnément Morgane Poulette pour scruter notre horizon.
Paris, le 5 Juin 2017
Mise à jour le 3 Octobre 2017 Evelyne Trân