Photos Pierre GROSBOIS
conception et interprétation Laurent Fraunié
scénographie Grégoire Faucheux
lumières Sylvain Séchet
son et recherche musical Laurent Fraunié, Xavier Trouble
chorégraphie Aurélien Desclozeaux (Djab)
régie plateau et manipulation Xavier Trouble
regard extérieur Harry Holtzman, Babette Masson
régie Julien Cocquet
Imaginez un nourrisson qui se réveille seul dans sa chambre. Imaginez son angoisse, sa peur qui vont se traduire aussitôt par des pleurs, des cris.
Le personnage qu’interprète et met en scène Laurent FRAUNIE fait penser à un adulte-enfant, enfin une personne qui n’aurait pas quitté une enfance marquée par l’isolement, la solitude.
Ce rapport à la solitude, nombre d’enfants le connaissent bien parce que tout se passe pour certains comme s’ils vivaient dans un univers parallèle à celui des adultes, un univers qui leur appartient qui dépend de leur seule imagination.
Et lorsqu’un adulte veut se faufiler dans ce monde, il peut très bien se faire rappeler à l’ordre par l’enfant et d’un ton sec « Laisse-moi tranquille, je joue ».
Laurent FRAUNIE est vraiment sur la même longueur d’ondes que les gosses. Ce sont eux qui rient, font des commentaires sur les péripéties d’un drôle de gusse en heurts avec une porte particulièrement fantasque.
Il a d’ailleurs l’allure d’un personnage de dessin animé plutôt cocasse bénéficiant d’une musique d’ambiance très ludique. Il y aurait donc un moyen d’échapper à ses angoisses, jouer à cache-cache avec. Extrêmement fanfaron mais doué de ténacité, notre héros qui court de surprises en surprises engendre ses propres peurs. De la façon dont il manipule ses fantasmes, tout est possible sans doute du meilleur au pire et qu’un bout de chiffon se transforme soit en fée soit en sorcière.
Le personnage est terriblement attachant, très bavard car tous ses gestes sont parlants. Pour saisir toute la magie du spectacle, il faut se laisser emporter comme un enfant par les vertiges de sensations que peuvent entrainer les visions d’une valise, d’un rue par la fenêtre et d’une pauvre porte même peinte. Ne surtout ne pas faire intervenir sa raison.
Nous devinons en amont un rigoureux travail de mise en scène et de scénographie. Rien ne serait laissé au hasard comme l’entend le personnage du spectacle lui-même Considérons donc que c’est à ses dépens que le public rit et s’émeut de son manège. C’est un frère tout de même qui suscite toute notre sympathie. Nous qui craignions d’être ridicules avec tous nos petits tocs, nous voilà rassurés et moins seuls !
Merci Laurent FRAUNIE !
Paris le 27 Juillet 2017 Evelyne Trân
Prochaines dates :
16 septembre (15h et 18h) : Charleville-Mézières (08) – Festival Mondial des Théâtres de Marionnettes et 17 septembre (11h et 15h) : Charleville-Mézières (08) – Festival Mondial des Théâtres de Marionnettes