Avec
Jean Barlerin,
Clément Beauvoir,
Isabelle Ernoult,
Clémentine Lebocey,
Etienne Luneau,
Elsa Robinne,
Joseph Robinne
D’après des textes, poèmes et chansons d’Aristide Bruant, Jean Richepin, Alphonse Allais, Rodolphe Salis, Adolphe Willette, Charles Cros, Stéphane Mallarmé, Edmond Haraucourt, Jules Vallès, Jules Jouy… Direction musicale Joseph Robinne, Décors et création lumières Nicolas Hubert
Que ne faut-il marier les genres ? Quand la grammaire courbe l’échine et que le bourgeois devient gueux, qu’il rampe les murs comme un chat noir, imaginons qu’il soit heurté de plein fouet par quelques ombres gigantesques, Verlaine, Hugo, Richepin, Aristide Bruant à l’enseigne du célèbre Cabaret du Chat noir, lequel naquit au pied de la butte Montmartre en 1881, quelques années avant l’édification du Sacré Cœur. Par un chemin de traverse, si vous avez le cœur libertaire, empruntez donc la rue du Chevalier De La Barre en souvenir de son chemin de croix
Rodolphe SALIS, dit-on, faisait commerce d’images pieuses avant d’avoir l’idée lumineuse de faire entrer dans sa taverne où l’absinthe coulait à flots, les poètes et les chansonniers.
Lieu de rencontre incontournable de la Bohème, capharnaüm des extravagances des peintres, illustrateurs, décorateurs, précurseurs du dadaïsme, le Cabaret fit la renommée évidemment d’Aristide Bruant, de Richepin et de bien d’autres écrivains un peu oubliés qui assuraient la rédaction de la Revue le Chat noir destinée à promouvoir le cabaret.
Quel bonheur de découvrir ou de redécouvrir la chanson des Cloches de baptême de Richepin « Car toujours, ils naîtront comme naissent d’un étron des roses »,de jouir du concert du pétomane qui chante du derrière musicalement, baryton, ténor ou basse.
Le Chat Noir n’est pas une coterie » clament en chœur les artistes à la fois comédiens et musiciens qui ont fort à faire pour chatouiller le public »ce monstre à mille têtes », s’attaquer au béton de l’ordre en l’apostrophant « Alors tas d’horloges, tachez de vous dérégler ! »
La poésie règne dans le spectacle mis en scène par Étienne LUNEAU, l’inventivité aussi notamment dans la scène savoureuse où Rodolphe est mis en croix. Et puis, il y a cette apparition magique du théâtre d’ombres, qui randonne le temps.
Nos anciens seraient t-ils nos modernes d’aujourd’hui ? Une mine à trésor que tous ces chansonniers, poètes du désordre ! Que le public soit donc au rendez vous de leur inspiration assoiffée de liberté, de joie de vivre, en faisant corps avec cette belle équipe de comédiens musiciens qui possède toute la fraîcheur requise, pour pincer l’âme des poètes et des gueux !
Paris, le 21 Mai 2017 Evelyne Trân