Auteur : Pierre Barillet
Réalisateur/Metteur en Scène : Thierry Harcourt
Interprète : Denis D’Archangelo
Et moi , et moi, et moi ?! Est-il possible d’avoir un ego aussi éclaboussant, voire offensif que celui de Mylène, l’ombre de Stella une vedette de cinéma d’avant guerre ?
Vivre par procuration, curieux destin ! Mylène clame son existence mais à l’abri, à l’abri des regards, des projecteurs qui finiront par faner la belle Stella. L’œil était dans la tombe et regardait Stella .
Le soliloque éperdu de Mylène, ce curieux personnage qui n’a pas cessé de s’accrocher à la traîne – poussière d’étoile – de Stella prête à sourire.
Et pourtant il en faut du panache, de la gourmandise, de la passion, pour s’enfoncer jusqu’à la lie de la lumière, taper du pied pour faire sangloter la sinistre réalité.
Mylène poursuit à son corps défendant une ombre, l’ombre d’un amour impossible celui d’une domestique pour sa patronne, sa reine, son étoile (Ruy BLAS sévit toujours). Elle est ridicule, hugoesque, mais son appétit d’ogresse pantelante, vu qu’elle l’assume, nous éclaire sur cette part incongrue et omniprésente du fantasme, de l’imaginaire refoulé dans l’ombre.
C’est l’histoire de Stella, cette vedette « people » d’une époque révolue où les déesses du cinéma avaient pour nom, Greta GARBO, ANABELLA, Viviane ROMANCE etc. qu’égrène à bâtons rompus Mylène.
Le portrait que Mylène fait de Stella finit par suffoquer sous la charge de ses frustrations. Un magnétophone enregistre tout ce qu’elle dit, destiné à devenir la matière d’une biographie de Stella.
Mais il n’y a pas photo, la mise en scène de Thierry HARCOURT met en évidence la spectaculaire personnalité de Mylène qui, une fois sortie de l’ombre, refusera toujours de souffler sur la bougie Stella !
Denis D’ARCANGELO incarne à ravir cette Mylène ravageuse, amoureuse humiliée mais l’œil aussi étincelant qu’une Artémis vestale de Vénus.
Paris, le 20 Mai 2017 Evelyne Trân