Production. Soutien : Association W, La Méridienne– scène conventionnée de Lunéville (54),L’Amphithéâtre – Pont-de-Claix (38), Le Grand Logis-, Bruz (35),Le Canal– Théâtre intercommunal de Redon (35)
Voici une belle proposition du festival NEST de THIONVILLE consacré aux ados, un spectacle dans une salle de classe.
Qui aurait pu penser qu’une salle de classe, sévère, austère mais tout de même pleine de fraîcheur avec ses pupitres en bois puisse se transformer en scène de théâtre ou même de cirque ?
Mais souvenons-nous les salles de classe ont toujours inspiré les poètes notamment Jacques PREVERT. Des élèves, très sages, ont été conviés à assister à une conférence. Mais c’est un curieux conférencier qui se présente à eux. Certes, il leur raconte son parcours d’artiste acrobate danseur mais il donne aussi l’impression de rêver tout haut en s’octroyant quelques silences incongrus.
Quel étrange personnage qui court vers un mur pour coller une affiche avec cette phrase à méditer : le temps et son impact réel sont difficiles à mesurer. Des rires étouffés gagnent la classe. Au beau milieu de la conférence, il se met à parler de sa vie privée, de sa femme qui attend des jumeaux. Il attend un coup de fil. Il perd d’ailleurs le fil de son discours. Tout à coup il demande aux élèves où il se trouve et ces derniers rigolent.
Il poursuit sa conférence, explique qu’il a voulu créer un spectacle avec Eddy PALLARO sur le thème de la création, un spectacle « utile et sérieux, décalé et concret ».
Qu’il le prouve alors ! Le gentil conférencier à la voix douce, grave et aérienne à la fois, une voix d’hypnotiseur lunaire, se transforme soudain en acrobate danseur. Il crapahute sur les pupitres, saute sur les rebords de fenêtre, c’est un homme singe sans aucun doute. Sauf qu’il parle. Tandis qu’il poursuit sa randonnée sur les tables sous les yeux médusés des élèves, une voix off s’élève qui décrit l’impressionnant voyage spatial d’un rêveur qui touche la cime des arbres au-dessus d’une forêt…
Sortie inopinée de l’artiste, grand silence dans la classe. Les élèves se mettent à parler entre eux. Il revient comme un animal après une fugue. Alors une discussion s’engage avec les ados. Jean-Baptiste ANDRE a réussi son coup, l’artiste a apprivoisé les élèves, ils l’ont adopté !
Un moment inouï de poésie !
Paris, le 16 Avril 2017 Evelyne Trân