Dans le cadre du festival NEST THEATRE A THIONVILLE – MAINTENANT QUE JE SAIS au Lycée Jean-Baptiste Colbert le 5 Avril à 19 H et le 7 Avril 2017 à 14 Heures

distribution 
Texte
Catherine Verlaguet
mise en scène
Olivier Letellier
assistanat
Jérôme Fauvel, Cécile Mouvet
création sonore
Arnaud Véron
création costumes
Sarah Diehl
avec
Jeanne Favre

Une salle de classe, lieu d’antenne, espace de respiration, de liberté et d’écoute. Neutralité des murs blancs sans doute qui voient sans broncher défiler les années, les professeurs et les élèves. Ces murs là, nous le savons, veulent aussi enregistrer ce qui passe à l’extérieur, c’est aussi leur mission. Les enseignants ont ouvert la fenêtre d’une salle de classe pour, une fois n’est pas coutume, toujours grâce à l’initiative du festival NEST de Thionville, laisser entrer un pigeon voyageur.Les écrivains, les journalistes sont en quelque sorte des pigeons voyageurs, les messages qu’ils tiennent dans leur bec, ce ne sont pas de simples mails, ils ont souvent subi beaucoup d’intempéries avant de se poser.

C’est le cas de la confession de cette journaliste, correspondante politique au Brésil dans les années soixante dix, qui fait l’objet du monologue poignant de Catherine VERLAGUET, mis en scène par Olivier LETELLIER.

Rappelons qu’il est possible d’être journaliste politique sans appartenir à un quelconque parti. La narratrice, Hélène, ne cesse d’ailleurs de clamer sa volonté d’objectivité. Elle a pourtant dû prendre parti à son corps défendant contre les exactions de la dictature, parce que les faits parlent d’eux mêmes, qu’il n’est pas possible de faire son travail de journaliste sans rendre compte des événements quels qu’ils soient. Alors soit cette journaliste venue à l’origine au Brésil pour un reportage sur le carnaval, était naïve, soit inconsciente.

Son manque d’expérience, son imprudence ou sa curiosité l’ont amenée à travailler avec Luis son informateur Brésilien et sa compagne Magdalena une traductrice, lesquels se sont révélés être des dissidents, des opposants déterminés au pouvoir en place.

Dans son désir de s’infiltrer dans les réseaux de la dissidence, pour les besoins de son enquête, Hélène n’imaginait pas dans quel guêpier elle s’était jetée. Parce qu’une véritable amitié s’est nouée entre elle et le couple de dissidents, Hélène tentera en vain d’intervenir auprès des autorités lors de la disparition de Luis qui sera assassiné puis de sa compagne qui ne sera jamais retrouvée. Enfin épuisée moralement par les menaces de la police et d’éprouvants interrogatoires, ayant compris que sa vie était en danger, elle retournera en France.

La fraîcheur et le charisme de la comédienne Jeanne FABRE font de ce monologue un récit captivant, très vivant.

Hélène parle du fond du cœur. Son récit n’est pas parasité par des analyses. Dans le texte, l’auteure souligne l’importance de l’émotion sans sombrer dans le pathétisme. Il s’agit du portrait d’une personne généreuse et idéaliste dans le plus beau sens du terme, en proie à un terrible sentiment d’impuissance.

L’émotion doit permettre après coup de réfléchir. La façon dont la comédienne maîtrise son souffle, capte l’écoute des élèves, se dirige vers eux en les regardant droit dans les yeux, est sidérante. Du coup le silence et les quelques notes de musique qui le pénètrent comme des gouttes d’eau, témoignent d’une belle réception de la salle de classe.

Nous croyons, nous voulons croire que les ados qui auront assisté à ce spectacle, pourront dire avec fierté que dans leurs lycées ça bouge et ça discute et que lorsque le théâtre s’invite dans leurs murs, c’est vraiment une bouffée d’air rayonnante !

Paris, le 17 Avril 2017                                Evelyne Trân

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