N.B : Yvan NOGALES était l’invité de l’émission « Deux sous de scène » sur Radio libertaire 89.4 le Samedi 15 Avril 2017 (en podcast sur le site grille des émissions Radio Libertaire pendant un mois)
Le Théâtre TRONO a été fondé par Iván NOGALES à la fin des années 80, lors de la dictature militaire de Luis Garcia Meza à EL ALTO, une cité ouvrière, la deuxième plus grande ville de Bolivie, voisine de la capitale LA PAZ, située à 4000 mètres au-dessus du niveau de la mer.
Les premiers artistes étaient des enfants sans abri recueillis par Iván NOGALES alors même que les spectacles de rue étaient interdits.
« Nous essayons de réclamer la démocratie à travers l’art » dit-il. C’est en quelque sorte la devise d’ Iván NOGALES .
Le terme Trono en espagnol a aussi bien le sens de quelque chose qui se brise que celui de trône. Dès lors, il est possible de se représenter l’artiste à la rue devenu Roi au théâtre.
Aujourd’hui le projet de réinsertion sociale s’est étendu aux habitants d’EL ALTO offrant une grande gamme d’activités culturelles.
La pièce à laquelle nous avons assisté « ARRIBA EL ALTO « raconte la naissance de la ville, l’histoire d’amour entre Angel et Victoria et la grande révolte des citadins en 2003 « La guerre du gaz » lorsque le gaz fut vendu au Chili, qui se termina par la fuite du gouvernement en vigueur aux Etats Unis.
Tambour battant, vêtus de costumes chatoyants et de masques de carnaval, les artistes donnent le ton, dès leur entrée sur scène, de leur débordante énergie.
Leur théâtre très expressif, privilégie la pantomime, la danse, la musique traditionnelle avec les percussions sifflets, flûtes de pan etc. Les spectateurs assistent à des scènes jouées dans la rue qui demandent aux artistes une agilité extraordinaire pour se faufiler dans la foule ou sur les trottoirs.
Les différents tableaux qui conjuguent événements dramatiques et vie quotidienne, se succèdent de façon vertigineuse, sidérante.
Vraiment un magnifique spectacle que nous recommandons de tout cœur tant il est exceptionnel. Il va sans dire que les enfants des rues qui sont à l’origine de la compagnie sont aujourd’hui des artistes accomplis et que c’est la quintessence de leur art qu’ils ont choisi d’offrir au public français.
Paris, le 11 Avril 2017 Evelyne Trân