« L’histoire d’une femme qui n’en peut plus d’avoir à supporter une société d’hommes » C’est ce qu’a voulu écrire Pierre NOTTE. Toutes les femmes ne s’identifieront pas forcément au personnage qui n’a pas de nom, incarné par Muriel GAUDIN.
S’agit-il d’un transfert de féminité ? Paradoxalement, il y a des hommes encore plus sensibles que les femmes elles mêmes au machisme qu’elles subissent.
Il serait intenable dans la réalité de se focaliser de façon obsessionnelle sur le geste déplacé de quelques hommes vulgaires qui croient qu’en mettant la main aux fesses d’une jolie femme, ils affirment leur virilité. Le machisme est tellement véhiculé au cinéma, dans les western notamment, à la publicité, qu’il est en effet insupportable. Mais les hommes n’ont pas l’apanage du désir. Il y a des femmes qui souhaiteraient bien, elles aussi, mettre la main aux fesses de quelques mâles.
« Qu’attends-tu de moi » pourrait dire une femme à un homme et inversement l’homme à la femme. Identité sexuelle, identité morale, identité tout court !!! « Je suis une femme », « Je suis un homme » quelle déclaration d’identité ! Dans nos grammaires, la loi du genre continue à nous rappeler que le masculin l’emporte sur le féminin.
Sans conteste, Pierre NOTTE a capté cette émotion qui ronge beaucoup de femmes, le sentiment d’être brimé, humilié à cause de leur sexe. C’est leur identité de personne qui se révolte parce qu’elles se retrouvent face à un mur.
Il est salutaire de pouvoir exprimer un tel émoi.L’épreuve de l’humiliation concerne aussi bien les hommes que les femmes d’ailleurs. Sur le terrain de l’émotion, il n’est pas évident que les défenses individuelles se relâchent tout de go, mais cela peut enclencher une prise de conscience.
Muriel GAUDIN qui devient la porte-parole d’une émotion partagée par nombres de femmes et d’hommes est bouleversante.
Paris, le 26 Mars 2017 Evelyne Trân