METAMORPHOSES d’après Les Métamorphoses d’Ovide et Contes d’Ovide de Ted Hughes (Editions Phébus), au THEATRE DE L’AQUARIUM à la Cartoucherie de Vincennes – Route du champ de Manoeuvre 75012 PARIS – du 1er au 26 Mars 2017 du mardi au samedi à 20 Heures, le dimanche à 16 Heures –

Projet du DEUG DOEN GROUP d’après Les Métamorphoses d’Ovide et Contes d’Ovide de Ted Hughes (Editions Phébus),

mise en scène Aurélie Van Den Daele assistée de Julie Le Lagadec, dispositif scénique et technologique collectif INVIVO (lumière, vidéo, scénographie, son) Julien Dubuc – ChloéDumasGrégoire Durrande, dramaturgie Sidney Ali Mehelleb, costumes ElisabethCerqueira
avec Alexandre Le Nours et Mara Bijeljac (comédiens), Christophe Rodomisto (guitare) et Tatiana Mladenovitch (batterie)

Ceux qui ont dû laborieusement traduire quelques extraits des Métamorphoses d’Ovide au lycée ne se souviennent pas forcément de cet auteur avec bienveillance. Il faut donc applaudir les professeurs véritablement soucieux de transmettre à leurs élèves, quelques indices qui leur permettront plus tard de découvrir l’œuvre dans toute son ampleur, de les emmener au théâtre de l’Aquarium assister à une mise en scène de ces Métamorphoses revisitées par le regard d’Aurélie Van Den Daele.

Aurélie Van Den Daele s’est inspirée profondément des Contes d’Ovide de Ted Hughes, un grand poète anglais qui s’est attaché à relever toutes les traces volcaniques du poème d’Ovide, sa force visionnaire et allégorique.

Ovide lui même s’était déjà inspiré des légendes grecques et des cinq mythes fondateurs dans lesquels les hommes, à mi chemin entre le divin et l’animal sont toujours condamnés par les Dieux qui punissent leur orgueil, leurs passions criminelles.

Dans les différents tableaux qu’elle propose, la metteure en scène insiste sur le déchaînement des passions, leur aspect primaire. En voyant s’agiter les personnages même dans le décor d’une salle de fête ordinaire, nous avons la tentation de songer qu’il s’agit d’êtres préhistoriques, dont les pulsions quasi bestiales sont absolument sidérantes.

Comment une femme peut-elle avoir l’idée de faire dévorer son enfant à son époux lors d’un banquet funèbre, sinon par vengeance. Ce peut-il que le monstre ait son siège dans l’esprit de l’homme, pourtant créé à l’image des dieux ?

Qu’avons nous à voir avec ces monstres, 2000 ans après Jésus Christ, après Ovide ? Sans aller chercher très loin, lorsque nous voyons Erysichton présenté comme un galeriste snobinard, exposer un arbre famélique dans sa galerie, puis finir par se dévorer lui même, nous ne pouvons nous empêcher de penser à la faim dans le monde, sous l’indifférence totale des pays riches.

Nous laissons le soin aux spectateurs de découvrir les autres scènes teintées de cynisme, abordées de façon trash avec une ambiance musicale rock et disco parfois endiablée.

Les fervents de poésie pourront regretter que le verbe d’Ovide qui se trouve être le limon des Métamorphoses, soit textuellement insuffisamment exprimé.

Les interprètes ont peu de texte en bouche. Leur expression est essentiellement physique, gestuelle.

Néanmoins cette évocation des Métamorphoses qui réussit à faire sourdre l’origine mythique de nos pulsions modernes, est séduisante, elle fait la part belle à nos fantasmes, à nos imaginaires contrits. Cela fait déjà un bon bout de temps que l’homme hésite entre Dieu et l’animal, en attendant la prochaine métamorphose !

Paris, le 5 Mars 2017                              Evelyne Trân

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