Espía a una mujer que se mata d’après ONCLE VANIA de Daniel VERONESE – Mise en scène Guy Delamotte – Au Théâtre de L’Épée de Bois à la Cartoucherie de Vincennes – Route du Champ de Manoeuvre, 75012 Paris – 24 Octobre au 23 Novembre 2016 – Du lundi au mercredi 20h30 –

ESPIA A UNA MUJER QUE SE MATA d'après Oncle Vania de Tchekov. Texte: Daniel Veronese Mise en scène: Guy Delamotte Avec: Martine Bertrand, Vero Dahuron, Marion Lubat, François Frapier, Davis Jeanne-Comello, Philippe Mercier, Timo Torikka. PANTA THEATRE Caen 02 03 2016 ©Tristan Jeanne-Valès
ESPIA A UNA MUJER QUE SE MATA
d’après Oncle Vania de Tchekov.
Texte: Daniel Veronese
Mise en scène: Guy Delamotte
PANTA THEATRE Caen
02 03 2016
©Tristan Jeanne-Valès

 Mise en scène Guy Delamotte
Traduction Françoise Thanas
Avec Martine Bertrand, Véro Dahuron, Marion Lubat, François Frapier, David Jeanne-Comello, Alain D’Haeyer et Philippe Mercier

N.B : Guy DELAMOTTE était l’invité de l’émission « DEUX SOUS DE SCENE » en 1ère partie sur RADIO LIBERTAIRE 89.4,  le samedi 22 Octobre 2016 (en podcast sur le site Grille des mission R.L.)

Il n’est point besoin de forcer le trait pour représenter un tableau familial. Qui n’a pas en mémoire quelques courants d’airs de scènes familiales qui ont succédé ou précédé des moments de calme, de solitude, dans une maison. Présence, absence, entrée, sortie de chacun des personnages rythment la vie d’une même famille sans même qu’elle s’en aperçoive.

Le familier respire par tous les pores d’une maison ou d’un appartement, les murs n’ont pas seulement des oreilles, ils ont une mémoire. Dans « l’oncle Vania » Tchekhov met en scène ceux qui ont quitté la maison, la retrouvent puis l’abandonnent à nouveau et ceux qui y ont toujours demeuré et y resteront toujours.

Les difficultés des relations entre les personnages tiennent probablement de la différence de leurs tempéraments. Pour simplifier, certains seraient nomades, les autres sédentaires. Lorsqu’ils se retrouvent, les liens affectifs se dénudent, ils font éclater leurs boursouflures, les négligences qui les ont appauvris, leurs ruptures.

Dans cette pièce, l’atmosphère est chargée de tensions. Il y a l’émotion inévitable éprouvée par l’oncle Vania, sa nièce Sonia et la belle mère Maria par la venue du vieux professeur Sérébriakof, le père de Sonia et sa belle jeune femme Eléna. Lorsque l’oncle Vania réalise que le professeur n’est venu leur rendre visite qu’avec l’idée de vendre la maison qu’il occupe avec Sonia et Maria, sa colère et ses ressentiments éclatent . Il devient fou au point de tirer au pistolet sur Sérébriakof.

Les spectateurs peuvent se rendre compte qu’ils ont été des voyeurs impuissants, que beaucoup de choses dans le comportement, les propos de Vania présageaient cette issue, ils ne l’ont pas vue venir de la même façon que parfois l’on peut s’étonner de la violence d’un orage pourtant annoncée par de sinistres nuages.

Daniel VERONESE a adapté l’oncle Vania et baptisé la pièce d’une phrase, tirée de « l’oncle Vania » : A espia una mujer que se mata qui signifie : Espionne une femme qui se tue. Son adaptation très instinctive a le mérite de mettre en relief la sensitivité des personnages, de révéler le clair obscur de leurs attitudes, ce qu’il y a d’animal à sang froid ou chaud chez eux, en prise avec leurs interrogations existentielles, voire spirituelles.

Très dynamique, la mise en scène de Guy DELAMOTTE épouse toutes les nervures de la pièce qui se déploie de façon substantielle, pour aller à l’essentiel, ces paroles soufflées, articulées comme des prières, des pensées à voix haute encore embrumées par le rêve, l’émotion, qui font rayonner les silences.

La distribution est épatante, très inspirés par la résonance argentine qu’offre l’adaptation Daniel VERONESE, les comédiens interprètent avec bonheur ces personnages tchekhoviens incontournables, il y a notamment cet acteur très instinctif, très physique, toujours formidable sur scène, François FRAPIER, l’oncle Vania.

Voilà un spectacle qui a de l’étoffe, l’étoffe tchekhovienne, cela va sans dire, l’étoffe théâtrale de la vie, exaltante malgré ses clairs obscurs.

 

Paris,  Mise à jour le 24 Octobre 2016             Évelyne Trân

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s