9 → 25 septembre
du mardi au vendredi → 20h
samedi → 19h
dimanche → 16h
durée 1h35
une création de Carole Thibaut
avec Thierry Bosc, Charlotte Fermand, Michel Fouquet, Carole Thibaut en alternance avec Valérie Schwarcz, Arnaud Vrech
scénographie, création lumière et vidéo Antoine Franchet
costumes Magalie Pichard
chorégraphie Philippe Ménard
régie générale et son Margaux Robin
régie plateau Camille Allain-Dulondel
assistanat à la mise en scène Noémie Regnaut, Victor Guillemot
composition musicale Jonas Atlan
régie lumière Sébastien Marc
et avec la complicité de l’équipe du Théâtre du Nord – CDN Lille
Ils tiennent les rênes de la société, ils tirent les fils de quelques marionnettes politiques, ils ont l’argent et le pouvoir, ce sont les patrons de ces fameuses entreprises patrimoniales, célébrés parce qu’ils sont les plus riches et que la richesse croit-on fera toujours rêver. Mais ils sont inatteignables un peu comme des stars, des princes. Pourtant nous le savons, sans les pauvres ceux qui vivent de l’autre côté de leur grande ardoise de chiffres, leur pouvoir chancellerait, ils ont plus que jamais besoin de ces vaches à lait dont ils pompent le sang pour faire fructifier leurs avoirs.
Ne sont -ils pas les poumons de la société, comment leur en vouloir d’avoir besoin de sang toujours plus frais, ils sont ogres par nature, se reproduisent depuis des siècles, engraissés par des misérables, forcément des rêveurs.
Aimez l’argent, il vous le rendra bien. Ah, il faudrait pouvoir toucher du doigt cette différence entre avoir besoin d’argent et l’aimer !
Car le manque d’argent est haïssable, il peut fort bien conduire à la mort. Écoutez donc ces bébés qui braillent qui réclament leur biberon. C’est une question de survie pour eux. Que se passe t-il quand la maman n’a plus de lait et que ses seins flasques commencent à sentir mauvais ? Ne le savons nous pas, les bébés ne font pas de politique !
Ceux qui n’aiment pas l’argent, qui sont plus cigales que fourmis se retrouvent dans la situation de bébés lorsque la société mère ne peut plus les nourrir.
Voilà ce que peut évoquer émotionnellement la pièce de Carole THIBAUT qui incontestablement se situe du côté des rêveurs mais c’est une rêveuse active qui se retrousse les manches. Pour écrire MONKEY MONEY, elle a fait sa petite enquête, elle s’est promenée dans les couloirs d’une banque de crédit; elle a écouté les jeunes loups qui haranguait les employés : Vous êtes les meilleurs, grâce à vous l’enseigne de l’entreprise pourra briller éternellement. Vive notre banque !
Elle s’est documentée énormément, elle a relu la Curée de Zola, et même les Misérables de ce cher Hugo. Et c’est alors qu’ont surgi les personnages de sa pièce, K la fille du banquier, le Vieux grand directeur de Tout, le jeune loup, l’homme à tête de chien, Léa sa fille, le fils voyou et le grand père anar.
Elle a vu l’homme à tête de chien se manifester en pleine fête de la banque, prier le banquier d’effacer sa dette et suite à son refus s’immoler par le feu. Son esprit romanesque s’est emballé, elle a voulu que ce pauvre homme ait le temps de confier sa fille Léa à K, un peu comme Fantine confie Cosette à Jean Valjean.
Le problème de la pauvreté pourrait bien sensibiliser ceux là même qui sont issus de familles riches ou aisées . K, la fille du banquier représente cet entre deux mondes des riches et des pauvres (en dépit du fait que cette perception binaire à laquelle nous n’échappons pas soit primaire) parce qu’elle a décidé d’aider la fille de l’homme à tête de chien et qu’elle veut repartir à zéro, qu’elle croit pouvoir s’appuyer sur l’énergie, la vitalité de la jeune Léa.
Il y a des situations qu’il faut avoir vécu pour les comprendre mais une chose est évidente, une société dans laquelle ses membres n’arrivent plus à communiquer est vouée à l’asphyxie. Aujourd’hui de superbes et très lourdes portes cochères font barrage aux pauvres hères qui voudraient aller voir ce qui s’y passe, derrière. Qui voudrait être assimilé à une porte cochère qui ne craint pas le grain de sable ? Faut-il toujours attendre que les menuisiers fassent la grève pour qu’elle s écroule ?
Vous l’aurez compris la pièce de Carole THIBAUT, mise en scène avec dextria et excellemment interprétée, est une main tendue vers les bonnes volontés qui veulent travailler pour un monde meilleur. Elle a un côté Nuit debout, mais ne ricanons pas, tout peut sortir d’un rêve qui sait se frotter à la réalité . Action !
Paris, le 12 Septembre 2016 Evelyne Trân
Tournée :
11 > 14 octobre : Montluçon – Théâtre des Ilets, CDN de Montluçon – 04 70 03 86 13
Autour du spectacle :
– CoMMe DeS LIonS
Projection-rencontre
Comme des lions de Françoise Davasse raconte deux ans d’engagement de salariés de
PSA Aulnay, contre la fermeture de leur usine qui, en 2013, emploie encore plus de 3 000 personnes dont près de 400 intérimaires. Des immigrés, des enfants d’immigrés, des militants, bref des ouvriers du 93 se sont découverts experts et décideurs. Ces salariés ont mis à jour les mensonges de la direction, les faux prétextes, les promesses sans garanties, les raisons de la faiblesse de l’État. Bien sûr ils n’ont pas « gagné ». Mais peut-être faut-il arrêter de penser en termes de « gain »… La projection sera suivie d’une rencontre avec la réalisatrice et d’anciens salariés de PSA Aulnay, protagonistes du film. film de Françoise Davisse (France, 2016, 115min) production Les films du balibari coproduction Les productions du Verger, Gsara
lundi 12 septembre > 19h / entrée libre, réservation conseillée
– enFIn DeS bonneS nouVeLLeS
Projection-rencontre en avant-première
Comment diable un documentariste au chômage a-t-il fini par distribuer des billets de 500 euros par paquets de 2 kilos… ? C’est la question de départ de cette comédiefiction dérangeante de Vincent Glenn qui rappelle des réalités de notre monde dominé par l’argent.Et c’est la question qu’essaie de comprendre Jiji, animateur de l’émission radio « Décryptages ».Il interroge ses prestigieux invités, les fondateurs de Vigi’s, agence de notation révolutionnaire qui a connu un succès mondial foudroyant : comment ont-ils réussi à gagner des sommes d’argent colossales en si peu de temps, dans cette période troublée ? Il y a de quoi s’y perdre… La projection sera suivie d’une rencontre avec le réalisateur et Carole Thibaut. film de Vincent Glenn (France, 2016, 88min) coproduction DHR, Ciaofilm, Brodkast Studio
lundi 19 septembre > 19h / entrée libre, réservation conseillée
– InDICeS
Atelier-débat
Quand vous croisez un ami, vous lui demandez « comment ça va ? », et non pas « qu’as-tu produit ce mois-ci ? » Pourtant, de nos jours, le fameux PIB est encore l’indicateur de richesse le plus cité en référence. Indices est un film-enquête pédagogique, voire ludique, avançant par énigmes, pour entrer dans ces questions. À partir de la projection, le réalisateur, des membres du réseau FAIR (Forum pour d’autres indicateurs de richesse) et le philosophe Patrick Viveret proposent un atelier-débat. Peut-on créer une agence de notation citoyenne ? Sur quelles bases, avec quelles finalités, selon quels critères ? Il s’agira de laisser libre cours aux propositions et priorités exprimées par les participants. Que seraient les critères d’une économie plus soucieuse du social et de l’écologie ? Comment faire pour que ceux-ci soient lisibles et partagés ? film de Vincent Glenn (France, 2011, 81min) production DHR
samedi 24 septembre > 14h30 > 17h30 / entrée libre, réservation conseillée