A STRING SECTION – RACCONIGI PARCO – le 16 Juillet 2016 – FESTIVAL TEATRO A CORTE 2016 –

DO8_1619DO8_1636CON LEEN DEWILDE, LISA KENDAL, RACHEL RIMMER, CAROLINE D’HAESE, ORLA SHINE
COREOGRAFIA LEEN DEWILDE
REGIA MOLE WETHERELL

40 minuti
PRIMA NAZIONALE – Regno Unito

 

Ceux qui ne sont pas cloués sur des chaises à longueur de journée dans un bureau ne s’éprouveront pas forcément concernés par le spectacle surréaliste et fou qui a été présenté par la Compagnie du Royaume Uni, RECKLESS SLEEPERS, dans le parc du Château RACCONIGI.

Curieux spectacle qui bouscule à la fois la raison et les sens. Ce que l’on voit paraît pourtant fort simple. Ce sont cinq jeunes femmes élégantes vêtues de noir qui scient les chaises sur lesquelles elles sont assises.

Obéissent-elles à un ordre venu d’en haut, sont-elles payées pour exécuter une tâche qui n’a pas de sens . Une chose est sûre c’est qu’elle font preuve d’un zèle inouï, dans un rapport quasi sado masochiste à leur outil de travail puisque plus elles travaillent, plus elles scient leurs chaises, plus elles se mettent dans des situations grotesques et dangereuses.

Faut-il que le travail soit toujours associé à la peine, au labeur, à la transpiration ? Rappelons étymologiquement en français le mot travail découle du latin tripâlium qui est un instrument de torture.

Oh pauvres chaises torturées par d’appétissantes jeunes femmes aux jeux de jambes particulièrement affriolants, devenues objets indésirables et supports niais de la bêtise humaine.

Ou bien s’agit il d’une métaphore de notre capacité de destruction, d’indifférence cruelle vis à vis des objets qui nous entourent ?

Pulsion de vie, pulsion de mort se focalisent sur un même objet, ici, une chaise pour le détruire. Est-ce le bonheur de commettre un acte gratuit, valorisant uniquement notre vitalité, notre bonne volonté ?

Elles s’essoufflent à scier leurs chaises et trouvent pourtant le moyen en dépit de la monotonie de leur travail d’utiliser toutes les postures possibles et inimaginables pour venir à bout de leur tâche.

Toutes bêtes avec leurs chaises cassées, elles n’ont plus rien à dire. C’était leur jeu à elles, leur façon de dialoguer avec des chaises, la main à la scie mais la jambe bien en l’air !

Un jeu cruel de petites filles ! Pourquoi aller chercher plus loin. Vous leur avez fait la peau à ses sièges qui vous collent aux fesses et vous vous êtes bien dépensées ! Viva la la liberté !

Oui, le spectateur peut succomber au mirage de tenir au bout de ses prunelles, une sculpture mouvante, un bandeau de fresque érotique et croire que les cinq danseuses ne s’acharnent sur les moulures de leurs chaises que pour faire siffler le temps qui passe en remuant ciel et matière.

Elles ne peuvent pas se défendre les chaises, nous le savons bien et de la même façon comment se défendre du fantasme de donner un coup à la chaise de repos pour se dire oui, je suis libre, je peux m’en passer.

Bêtes comme des pieds de chaises ! Cherchez la bête ! Le spectacle est une véritable devinette qui peut se dégourdir en tous lieux, entrepôt, église, etc. Il était normal que le nuage de ces jeunes femmes drôle et poétique se déplace au château de RACCONIGI, dans le cadre du festival Teatro a corte, toujours goûteur de surprises !

Paris, le 20 Juillet 2016                                Evelyne Trân

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