DE AVELA GUILLOUX ET RÉBECCA STELLA
MISE EN SCÈNE AVELA GUILLOUX ET CAROLINE STELLA
LE TEXTE LES ILES DÉSERTES EST FINALISTE DU PRIX ANNICK LANSMAN 2016
AVEC AVELA GUILLOUX (MAMAN) JEAN VOCAT (ELLIOTT) RÉBECCA STELLA (LÉA) SCÉNOGRAPHIE AVELA GUILLOUX ET CAROLINE STELLA COSTUMES AVELA GUILLOUX ET CAROLINE STELLA LUMIÈRE DAN IMBERT
Avela GUILLOUX et Rébecca STELLA toutes deux metteures en scène de spectacles jeune public donnent la parole à Léa une petite fille de neuf ans qui découvre qu’elle est diabétique.
Cela commence bizarrement, une envie de faire pipi incessante et puis la fatigue, la fatigue. Lorsque le docteur diagnostique le diabète, Léa est très angoissée «Je ne vais pas mourir ? » lui demande t-elle.
Qui ne se trouve pas bouleversé à l’annonce d’une maladie, à fortiori une enfant ?
Les enfants sont beaucoup plus impressionnables que les adultes ils ont une façon à eux d’interpréter les événements. Leur moyen de défense, c’est souvent l’imagination.
Rébecca STELLA qui interprète Léa est à fleur de peau. On pourrait l’écouter les yeux fermés, c’est sa voix qui transporte ces émotions indicibles qui parfois se nouent dans la gorge,crépitent, explosent.
Les auteures et la metteure en scène Caroline STELLA réussissent à recréer le monde de Léa, la bulle dans laquelle elle se débat. Il est évident que l’épreuve de la maladie sans lui faire quitter totalement sa sphère d’enfance, la fortifie au point de lui permettre de prendre seule des décisions, par exemple, celle de refuser d’aller dans une école réservée aux enfants malades.
Léa est une enfant adulte. Sa perception peut paraître éloignée de la nôtre et elle l’est d’ailleurs. L’approche est délicate. Nous comprenons qu’il s’agit d’une projection de la conscience de Léa enfant sur notre perception, oh combien plus rationnelle. Nous regrettons toutefois ce décalage entre la force d’expression de Léa et son environnement. Face à Léa, la mère, le docteur paraissent réduits à des silhouettes de personnages.
Cela dit, le spectacle est mu par par la force émotionnelle de Rébecca STELLA, et nous en apprend beaucoup sur cette sale bête, le diabète, avec une langue poétique de bon augure puisque qu’elle nous réconcilie avec le jargon médical. Oui, répétons le notre arme de défense, c’est l’imagination !
Paris, le 16 Mai 2016 Évelyne Trân