Mise en scène : Pascal VITIELLO
Avec : Bérengère DAUTUN, Guillaume BIENVENU
Jean COCTEAU filmé par le regard d’une enfant, voilà qui est inattendu, mais au fond ne nous surprend pas. Je suis la petite fille, nous dit Carole WEISWEILLER, qui eût la chance de côtoyer Jean COCTEAU pendant ses dernières années. Carole ne se prend pas pour Alice au pays des merveilles ni pour le petit Prince de Saint-Exupéry, elle sait seulement que la relation qu’elle eût avec COCTEAU fut unique, qu’ils partagèrent ensemble cette gorgée de mystère qui échappe aux adultes et qui tient à cet émerveillement pour toutes choses, à ce désir encombrant pour les âmes fortifiées, d’accorder de l’importance aux apparitions.
A travers le récit de cette enfance, nous éprouvons que la main de l’enfant n’a jamais quitté celle de Monsieur COCTEAU, que le cœur de Carole se souvient d’avoir battu au même rythme que celui du poète qui lui ouvrit en quelque sorte les portes d’un jardin de récréation libre, intuitif, amoureux.
La Chambre des Sages, ou Chambre des Boucs, dans laquelle Jean Cocteau a dormi de 1950 à 1962
La mère de Carole, Francine WEISWEILLER fut l’amie, la muse et la mécène de Jean COCTEAU, qui séjourna souvent de 1950 à 1962 dans sa villa SANTO-SOSPIR à Saint Jean Cap Ferrat et dont il décora tous les murs.
La mise en scène de Pascal VITIELLO sobre et retenue s’articule autour de la présence de Bérengère DAUTUN qui réussit cette performance de réunir l’enfant et l’adulte pour ce conte intimiste, pudique mais fantastique « Il était une fois Jean Cocteau… ».
Alors apparaît Jean COCTEAU éternel jeune homme, frais émoulu, charmant, incarné par Guillaume BIENVENU.
Belle entorse aux règles convenues de l’espace-temps, seul l’arbre compte celui de la poésie; en soulevant les branches de ses souvenirs, Carole WEISWEILLER entend seulement faire partager son émotion, en hommage à l’être poète Jean COCTEAU avec une infinie tendresse, avec amour !
Paris, le 23 Avril 2016 Évelyne Trân