« Mon front est rouge encore du baiser de la reine » Égarés dans une forêt à la recherche de champignons, notamment la fameuse trompette de la mort, ne seriez vous pas surpris, voire électro-choqués d’être tirés de votre rêverie par ce sublime et suave vers du poème El Desdichado de NERVAL ?
Inattendu n’est ce pas ! Quel est donc et animal sonore capable de bramer un si beau poème en pleine forêt tandis que sa dulcinée se répand en spasmes et sanglots .
Manifestement inspirés par le soleil noir de la mélancolie, qui rougit ou rugit de plaisir au son de la guitare et du tambour, un couple de trublions passe en revue leurs histoires d’amour, de déboires en déboires, de cascades en cascades, de façon à amortir le choc du compte à rebours fatal qui scellera leur union.
Pierre LERICQ et Manon ANDERSEN s’aiguillonnent, il faudrait inventer un mot et dire qu’ils se musent l’un l’autre, extravertis par une veine musicale très instinctive. Par moments, Pierre a des airs de Luis Mariano ou de chanteur de flamenco et Manon sait à ravir passer de la bombe hystérique à la fleur bleue romantique.
Leur façon de se donner en spectacle est ébouriffante, joyeuse et burlesque. En les voyant, nous comprenons pourquoi Adam et Eve se sont rhabillés, c’est la lyre insomniaque du soleil dans la forêt qui habille leurs trublions de descendants et illumine leur romance sauvage !
Paris, le 9 Avril 2016 Evelyne Trân