> dans le cadre du cycle Paroles de femmes
VOIR LE TEASER
texte, conception et jeu Stéphanie Schwartzbrod
avec des extraits de Gabbatha de Fabrice Hadjadj et Le repas de Valère Novarina
mise en scène Stéphanie Schwartzbrod et Nicolas Struve
collaboration artistique Michel-Olivier Michel, lumière François Pierron, son Éric Sesniac, vidéo Raphaël Récamier, fenêtre Damien Caille-Perret, régie Emmanuelle Phelippeau-viallard, régie d’accueil Mustafa Benyahia, administration Danièle Gironès, diffusion Emma Cros
Bourlinguer, bourlinguer à travers quelques recettes de cuisine originaires de cultes ou traditions religieuses aussi bien judaïques, chrétiennes que musulmanes, c’est la pari de Stéphanie SCHWARTZBROD qui n’entend pas faire acte de prosélytisme , mais plutôt d’exploratrice des secrets d’histoire, de mythes ou de légendes qui accompagnent certains plats lors de fêtes religieuses.
On les appelle païennes, les fêtes qui célèbrent plusieurs dieux, et tout simplement religieuses celles qui ont pour origine les croyances monothéistes.
Le spectacle de Stéphanie SCHWARTZBROD s’adresse aussi bien aux croyants qu’aux athées, parce qu’il n’est pas besoin d’être adeptes d’une quelconque religion pour croire à quelque chose .
Stéphanie SCHWARTZBROD croit aux vertus et aux pouvoirs des aliments que les hommes depuis la préhistoire associent à leur vie quotidienne, à la médecine, aux joies de vivre.
Que certaines recettes aient traversé l’histoire, qu’elles se soient attachées à quelques événements historiques marqués par les religions monothéistes, est révélateur des rapports à vrai dire complexes que l’espèce humaine entretient avec la nourriture.
Parce que l’être humain, nous dit-elle, cherche à donner un sens aux aliments comme si, de tout temps confronté à cette transformation de l’aliment en excrément, il voulait conjurer cette réalité peu valorisante.
C’est donc transformée en cuisinière que Stéphanie SCHWARTZBROD devient conteuse à travers un inventaire de quelques recettes qui frappent l’aile du calendrier comme autant de signaux culinaires affectifs.
C’est le manger ensemble que célèbre cette cuisinière. N’oublions pas que les ancêtres des religions monothéistes avaient leurs Dieux, et notamment Dionysos.
Il semble bien s’être invité au spectacle de Stéphanie SCHWARTZBROD, lui avoir insufflé sa gaîté, son exubérance, son sens de la convivialité.
En véritable bateleuse, elle fait le compliment de multiples plats de fêtes, nourris d’histoires et de légendes tandis que s’échappe le fumet de la chorba qui cuit sur scène tout le long de son spectacle.
Des recettes ensorcelantes ? C’est bien possible, mais oui, nous n’avons pas besoin de nous dire musulmans pour apprécier la chorba. Ne nous voilons pas le gosier nous dit Stéphanie SCHWARTZBROD, sachons goûter la nourriture pour ce qu’elle est, un outil récréatif du palais, prosaïque et pourquoi pas spirituel !
Paris, le 26 Mars 2016 Evelyne Trân