Souper-spectacle
avec des produits issus du potager du Château de la Roche-Guyon
d’après les textes de Mary Frances Kennedy Fisher
Long ago in France the years in Dijon (1991) et Serve it forth (1937)
traduction Béatrice Vierne – Les Editions du Rocher
adaptation et mise en scène Stéphane Olry
récit Corine Miret, musique Didier Petit (violoncelle)
scénographie inspirée par Les douze dîners de Meggie Schneider
lumière Sylvie Garot
Un souper-spectacle d’une qualité indicible ! Vous n’avez jamais imaginé que le narrateur d’un livre que vous êtes en train de lire, puisse inopinément faire irruption dans la réalité et vous chuchote à l’oreille de le suivre.
Au théâtre tout est possible. Voici l’auteure américaine, Mary Frances Kennedy FISHER incarnée par Corine MIRET, qui apparaît telle une page soulevée par le vent au milieu de tables dispersées sur la scène où ont pris place les spectateurs conviés à un dîner.
A vrai dire le souper servi se révèle fort délicat, au menu : soupe confitures et jus de fruits du potager expérimental du Château de la Roche-Guyon. Les spectateurs, entre six et huit par table, qui ne se connaissent pas forcément, ont le temps d’échanger quelques mots et de faire jouir leurs papilles . Is ne savent pas encore que la situation dans laquelle ils se trouvent peut se conjuguer de façon tout à fait fortuite, avec l’histoire que va leur conter la jeune américaine.
Fortuite car subjective. Il n’empêche, il s’agit tout de même d’entrer dans le récit de cette Mariée de Dijon, sans avoir besoin de faire abstraction de l’environnement. Ici, la salle de l’Aquarium, transformée en restaurant, se prête tout à fait à l’atmosphère du récit de Miss FISCHER qui raconte comment elle a été conquise par la gastronomie française, un jour, en entrant dans une auberge bourguignonne, initiée par un serveur de style, délicat et attentionné, Charles.
L’auteure possédé l’art de restituer des ambiances en clair-obscur. Elle œuvre comme une impressionniste, touche par touche, attaquant le vernis, l’apparente insignifiance des événements, pour s’attacher à certaines croûtes isolées, des détails qui vont lui permettre de pénétrer dans l’intimité d’un étranger soudain éclairé par son regard.
Il n’y a rien d’extraordinaire dans le récit de Miss FISCHER sauf qu’elle réussit à rendre vivants les personnages de son histoire avec juste quelques paroles, juste quelques observations, quelques mouvements de ses pensées qui se faufilent dans l’avenue de son regard curieux, toujours en appétit.
A travers les mots de Miss FISCHER, nous avons vraiment l’impression d’être entrés dans cette auberge, d’y avoir rencontré Charles, d’avoir éprouvé les émotions de la narratrice.
Comme s’il sortait d’un tableau, lui aussi, le violoncelliste Didier PETIT fait crépiter les ombres et lumières de la voix de Corine MIRET, piquante et gracieuse dans sa petite robe des années vingt, Elle incarne tout le charme de cette jeune Américaine, qui n’est pas une touriste ordinaire, qui a appris à se cultiver en observant les êtres, en s’intéressant à leurs mystères. Et celui de l’auberge Aux Trois Faisans qu’elle a fleuré tout de suite, n’a rien perdu de ses attraits. Il tient juste à son évocation par la voix claire et ferme de Corine MIRET, véritable hôtesse de ce souper de rêve.
Paris, le 13 Février 2016 Évelyne Trân
Bonsoir,
simplement vous dire combien nous serions heureux de vous inviter au Ciné 13 du 6 avril au 14 Mai car nous allons jouer le spectacle « je descends souvent dans ton cœur » issue de la capsule tirée de la neuvième édition! Nous espérons à bientôt et bon travail!!
Flore Grimaud et son équipe.
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