UNE CRÉATION DE MARC-HENRI LAMANDE ET ANTOINE CAMPO
« Antonin Artaud aura 120 ans en 2016. Nous préparons activement la fête avec des feux de musique, des bengales de mots et des chants d’images. Soyez les premiers à venir célébrer l’immense Artaud qui nous interroge plus que jamais sur le présent éternel de cet art nommé théâtre. Cette création aurait pu s’intituler Artaud et son double. Marc-Henri Lamande donne à entendre la voix mais aussi l’humour, il incarne l’artiste qui fit don de sa vie à la création poétique et théâtrale. »
MARC-HENRI LAMANDE, PIANO IMPROVISÉ ET INTERPRÉTATION
ANTOINE CAMPO, MISE EN SCENE, SCÉNO ET LUMIÈRES
FILM : SANDRINE ROMET-LEMONNE, ASSISTÉ DE JÉRÔME JAVELLE
CRÉATION PHOTOGRAPHIQUE : STUDIO CAMPO ET BURCKEL
CHORÉGRAPHIE : KATHY MÉPUIS
Photo J.M. BLANCHE
Un bel hommage a été rendu à l’homme ARTAUD, au Théâtre de la Reine Blanche par Marc-Henri LAMANDE et ses amis.
C’est toute la lumière intérieure d’Artaud qui inspire l’interprète pour une récréation affective, improvisée, ouverte aux cheminements d’un homme à travers cette chair qu’épaulent les mots, qu’agrippent les pensées comme autant de feuilles de branches au-dessus de la tête, bouleversent le corps tout entier.
Photo J.M. BLANCHE
Marc-Henri Lamande danse, frotte son corps contre le sol, se faufile sous le piano comme un enfant qui veut tout découvrir, humer, respirer.
Curieuse sensation de braise dans une forêt humide, les pensées d’Artaud extra-lucides prolongent notre regard, le poussent à lever les obstacles de l’obscurité pour se laisser éblouir.
Artaud était extrêmement sensitif, il entendait soulever la pierre trop lourde de la douleur pour autre chose.
Quand les pensées, les paroles deviennent gestes, il ne faut plus essayer de comprendre mais plutôt éprouver le bonheur de se deviner.
Nous entendons Artaud et ses destinataires se deviner à travers leurs correspondances, le témoignage fantastique d’Alain GHEERBRANT qui assista à l’enterrement d’Artaud, l’impressionnant documentaire de Marc-Henri LAMANDE qui raconte le calvaire d’Artaud pendant ses années de déportation en asile, et aussi à travers ses conférences sur le théâtre.
Et puis soudain le poème se fait chair, il parle contre un mur, il devient un arbre étonné qui vibre et sourit de toutes ses branches, éclairant la figure d’Artaud, d’un halo de tendresse !
Magnifique rencontre avec ARTAUD, émouvante, gracieuse, imaginative, heureuse !
Paris, le 2 Janvier 2015 Evelyne Trân