une comédie de Marilyne Bal
mise en scène par Anne Bouvier
avec: Jean-Claude Dreyfus, Julia Duchaussoy et Frédéric Quiring
Décors : Sophie Jacob
Costumes : Emilie Sornique
Musique : Hervé Devolder
Lumières : Denis Koransky
La mise en scène d’Anne Bouvier fait songer à une cuisine de conte de fées, colorée, aussi pimpante qu’un perroquet des îles, habitée par un ogre bourru, le sieur Jacques, restaurateur à la retraite. Mais dans les contes de fée comme dans la vie, il ne faut jamais se fier aux apparences. Sous son imposante stature, l’ogre cache un cœur aussi tendre aussi timide que celui d’un moineau.
Viennent frapper à sa porte Léa, sa filleule bien aimée et son fiancé Fahed, un jeune cuisinier libanais très ambitieux qui lui annoncent leur prochain mariage mais aussi la vente de la maison que le sieur Jacques occupe gracieusement depuis des années en tant qu’ami des parents de Léa. Ces derniers viennent de disparaître lors d’un crash et la jeune Léa psychanalyste pleine de ressources s’est consolée dans les bras de Fahed, un très gentil garçon.
Jacques se comporte comme un père vis à vis de Léa, il est manifestement jaloux de Fahed qu’il accueille comme un étranger.
Les deux cuisiniers antagonistes finiront pourtant pas s’entendre grâce au débordement d’un secret de famille qu’ils auront à cœur de partager pour l’amour de Léa.
La comédie de Maryline BAL suggère avec bonne humeur et humour que l’esprit de convivialité est le meilleur génie qui soit pour faire régner l’amour en ce bas monde. Elle prône pour une cuisine légèrement épicée où le sucre et le sel font bon ménage, plonge, dans sa jatte de cuisinière experte, conflits de cœur, générationnels et culturels, et pourquoi pas quelques fruits confits !
Jean-Claude DREYFUS, très émouvant, a toute la prestance d’un personnage de Rabelais, qui avoue avec candeur qu’il doit sa corpulence à son amour des confitures, mais en réalité c’est sa façon à lui d’être aimant avec pudeur et modestie.
Léa, interprétée avec allant par Julia DUCHAUSSOY fait figure de battante prête à enfoncer toutes les portes . Frédéric QUIRING, Fahed, joue justement comme dans Molière, le fiancé qui dérange avant d’être le déclencheur d’une révélation.
Jolie comédie où l’on rit, s’attendrit avec quelques pincements au cœur, sans avoir le temps de se prendre la tête, à toute allure !
Paris, le 1er Octobre 2015 Evelyne Trân