LE PHILOSOPHE ET LA PUTAIN de Jacques RAMPAL – Mise en scène d’Elsa ROYER – au THEATRE 13 – 30 rue du Chevaleret 75013 PARIS – du 27 Août au 4 Octobre 2015 – du Mardi au samedi à 20 Heures, le dimanche à 16 Heures

  • sans-titre
  • Distribution : De Jacques Rampal, mise en scène Elsa Royer. Avec François Chodat, Pierre-Yves Desmonceaux, Anne Jacquemin, Alain Leclerc, Christian Pélissier, Françoise Pinkwasser, Yann Sundberg
  • Genre : Théâtre contemporain
  • Ils discourent à travers les nuages dans leurs jolies bulles antiques, ce sont ces joyeux philosophes appelés par Jacques RAMPAL à illustrer en vers, à leurs risques et périls, des humeurs susceptibles de faire rimer en suspension nature et pensée.La rime c’est le courant qui balise la pensée et Diogène, le cynique, a beau prôner le dénuement, l’abstinence, la liberté, il n’est point économe de mots, c’est aussi un truculent personnage plutôt remuant et une grande gueule . Aucun écrit de Diogène ne nous est parvenu mais son mode de vie – il vivait dans un tonneau – a tellement impressionné ses contemporains dont Platon, Cratès et Antisthène, qu’il est devenu légendaire.Diogène est ce donc le roi des clodos, est-il possible de l’assimiler à ces sans domicile fixe qui vivent sous des tentes ? Diogène n’est pas un sdf, il a choisi de vivre dans un tonneau pestilentiel. Qu’a donc de si séduisant un tel personnage pour qu’Aphrodite sous les traits de la putain ne désespère pas de lui parler d’amour.Sous la plume de Jacques RAMPAL, la philosophie antique ne manque pas de fantaisie. Assurément, ce dernier connaît aussi bien Platon qu’Aristophane. Mais le point d’ancrage de ces philosophes a un côté nébuleuse. Comme ils parlent trop bien, ils émeuvent un peu moins. A trop fréquenter les dieux, les déesses de la langue philosophale, auraient-ils perdu leurs poils d’humanité ?

    La pensée sur son nuage permet-elle à ce point de décrocher de la réalité qu’il soit possible d’être heureux en remuant rêves et humeurs,  en faisant abstraction des contingences. Diogène est un humain qui prône l’autarcie, qui entend vivre comme il l’entend et a rayé de sa carte toute convention sociale. De tels personnages existent qui ont plus l’air d’artistes excentriques que de philosophes.

    Alain LECLERC est un Diogène vraiment impressionnant, très physique mais aussi vulnérable. C’est le Boudu philosophe sauvé par une putain fort dégourdie, Hariola (Aphrodite déguisée), interprétée avec vivacité par Anne JACQUEMIN.

    La langue de Jacques RAMPAL brillante, lustrée s’accorde à la mise en scène d’Elsa ROYER qui a choisi un décor de bande-dessinée. Tous les comédiens épatants forment une ronde de silhouettes philosophiques, de comédie.

    La fameux tonneau est aussi sage qu’une image. Il n’entend pas exploser car l’amour rôde et l’amour ne fait pas d’histoire quand il se frotte à un philosophe, il aide à vivre, en tout cas il aura raison de Diogène, ce sauvage.

    Le philosophe et la putain est un conte qui finit bien, instructif comme tous les contes, qui fera rêver en vers et en musique les philosophes en herbe.

    Paris, le 5 Septembre 2015                           Évelyne Trân

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