direction : Delrevés, Danseurs
chorégraphes : Saioa Fernandez et Eduardo Torres.
composition musicale et musiciens : Aurelien Rotureau
vidéographeurs : Xuban Intxausti et Diego Dorado
costume : Killing Couture
http://www.del-reves.com
Les grilles du château se sont ouvertes, le public afflue dans le parc et se rassemble devant une façade du château, illuminée. Une femme et un homme sont en train de discuter autour d’un mini bar improvisé qui fabrique des cocktails, sans avoir l’air de se préoccuper du musicien qui se démène sur la scène avec sa guitare électrique. Nous voilà un peu déconcertés, sommes nous venus assister à un concert de rock ?
Tous à coup les visages de l’homme et de la femme apparaissent gigantesques sur la façade. Non, il ne s’agit pas de taguer ce mur imposant, ne serait ce que de façon virtuelle des mouvements de leurs bouches, leurs yeux, leurs expressions particulières, mais sans doute de visualiser de façon aérienne, l’histoire de deux personnages lors d’une rencontre tumultueuse et verticale.
La Compagnie DELREVES aime panacher ses spectacles en faisant appel à plusieurs disciplines, telles que la danse, la musique et les arts numériques.Pour GUATEQUE, les danseurs et chorégraphes Saioa FERNANDEZ et Eduardo TORRES se sont associés au musicien Aurélien ROTUREAU ainsi qu’aux videographeurs Xuban INTXAUSTI et Diego DORADO.
Visuellement, il est vraiment très émouvant de voir ces danseurs grimper, voltiger, rebondir, courir tels des lézards humains, ou des papillons géants, s’étreindre, se séparer, comme dans une dispute de couple, mus uniquement par la musique et leur volonté d’en découdre avec la pesanteur.
Nous savons que leurs corps sanglés dans des courroies ne risquent pas de tomber. Il n’empêche, en les voyant bondir, s’attaquer, se bousculer, nous frissonnons.
La très belle et menue Saioa FERNANDEZ évoque la volcanique Carmen de Bizet, il n’est guère étonnant qu’elle enflamme son bouillonnant partenaire Eduardo TORRES.
Les deux personnages sont en train de se battre ou de faire l’amour sur la façade d’una château royal . Qui l’eût cru ? La façade a sa personnalité, il faut l’apprivoiser, l’explorer, l’éprouver physiquement. Ballet insensé plus que du cirque. Les artistes ne sont pas seulement de talentueux acrobates, ils se font les interprètes d’une rencontre frictionnelle entre deux êtres qui font crisser leurs ailes le long d’un mur pour se sonder corps et âme, avec une témérité au propre comme au figuré à couper le souffle.
Esprit et souffle ne font qu’un . Celui de la Compagnie DELREVES a soufflé avec passion sur l’une des façades du château de VENERIA, devenue la vedette du spectacle GUATEQUE. Elle s’en souviendra !
Paris, le 28 Juillet 2015 Evelyne Trân