Au-delà Un spectacle de DeLaVallet Bidiefono et la compagnie Baninga au Théâtre Claude LEVI-STRAUSS – Musée du Quai BRANLY – 37 Quai Branly Du mercredi 3 au dimanche 14 juin 2015

Distribution :

Chorégraphie : DeLaVallet Bidiefono

  • Texte : Dieudonné Niangouna
  • Musique : Morgan Banguissa, DeLaVallet Bidiefono, Armel Malonga
  • Danseurs de la compagnie Baninga : Flacie Bassoueka, DeLaVallet Bidiefono, Destin Bidiefono, Ingrid Estarque, Ella Ganga, Nicolas Moumbounou
  • Chanteur : Athaya Mokonzi
  • Musiciens : Morgan Banguissa, Armel Malonga
  • Création lumières : Stéphane ‘Babi’ Aubert
  • Régie lumières : Cléo Konongo
  • Création sonore : Jean-Noël Françoise
  • Régie son : Périg Villerbu
  • Production déléguée : Le Grand Gardon Blanc / Compagnie Baninga
  • Diffusion et développement : Antoine Blesson, assisté de Allan Périé
  • Production : Émilie Leloup, Léa Couqueberg

 

 Il y a tous ces fantômes qui se dressent, ceux des victimes de la guerre civile à BRAZAVILLE au Congo qui eût lieu entre 1993 et 2001 et les vivants, les rescapés, qui tentent de témoigner, de survivre . Le chorégraphe Bidiefono DELAVALLET, les danseurs, les musiciens et le chanteur Athaya MOKONZI se souviennent dans leurs tripes de l’horreur de la guerre. Ils manifestent que le pont n’est pas rompu entre les vivants et les morts comme dans le  célèbre poème « Souffles » de Birago DIOP :

 Ceux qui sont morts ne sont jamais partis 

Ils sont dans l’Ombre qui s’éclaire
Et dans l’ombre qui s’épaissit.:

 La terre tremble sous les pieds de danseurs en quête d’espérance . Que disent les corps, qu’ont-ils à dire, quand se mêlent dans leur mémoire aussi bien la peur de la mort, l’effroi que le simple désir de vivre. La chorégraphie de Bidefiono DLAVALLE exprime ces alternances de peine et de joie de façon très dépouillée, ayant à cœur de laisser circuler l’indicible, de sorte que les spectateurs n’assistent pas seulement à une performance de danseurs, ils partagent l’ombre offensive, celle qui goutte avec les doutes, les inquiétudes, les effarements.

 Ainsi les danseurs se retrouvent sur cette lisière entre la vie et la mort, sachant que chacun de leurs gestes, peuvent aussi bien toucher les vivants que les morts.

 Et comment et pourquoi ? Parce qu’il n’y a pas de frontière au cœur de l’émotion. Et même si les cris de révolte n’obtiennent pas de réponse immédiate, ils ont leur place celle que leur offrent les danseurs .

 Ce faisant, ils convoquent les corps qui  s’expriment aussi bien par le chant que par  le mime, pas de frontière non plus pour les musiciens et le chanteur, invités à les rejoindre. Les figures de l’un et du collectif s’exhortent mutuellement.

 Et la voix ténébreuse,  tel un charbon ardent, d’Athaya MOKONSI, à travers le chant poème de Dieudonné NIANGOUNA, devenue tampon de cette alternance de conflits et de réunions, telle Sisyphe au bord son rocher, avoue « Je suis dans le vide »

 Au-delà, pensons nous, il y a ce partage ineffable qui va du bouillonnement de la vie aux questions les plus secrètes d’un homme, une histoire d’intime conscience d’avoir à partager le même combat pour la  vie.

 Ce spectacle exceptionnel, créé en 2013 à Avignon, a toute sa place au  Théâtre Claude LEVI STRAUSS du Musée du Quai Branly. Impossible de sortir indemne de cette impressionnante manifestation artistique.

 

Quelque chose s’y passe qui va au-delà de l’émotion esthétique, au-delà de l’exotisme, qui nous raccorde au  simple désir de vivre passionnément.

 

Paris, le 6 Juin 2015               Evelyne Trân

 

 

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