Il faut avoir vu au moins une fois Simon EINE lire Roland BARTHES. Voilà un acteur chevronné , qui n’a plus rien à prouver, qui par un tour d’élégance, sans égal, tenant à sa tenace humilité, arrive à franchir à sa façon le mur du son pour atteindre la substantifique moelle de cet écrivain si mystérieux Roland Barthes.
Par un subtil choix de textes, le comédien réalise un portrait de l’homme à travers une écriture qui se révèle au fil de la lecture, pleine d’odeurs, de nuances, de rêves diffus, de silences, de plongées intérieures vallonnées d’ironie pudique.
Roland Barthes était un critique passionné, un jouisseur de mots et de situations tel un esthète ou un artisan . Il n’avait pas d’autre tremplin que son désir .
Il est aussi difficile de marcher sur l’eau que de marcher sur la lisière d’un texte. La lecture de Simon EINE énonce les pentes, les pas, les sauts, les vertiges et même les petites chutes qui retracent les randonnées étonnées de Roland Barthes capable de bouleverser par ses émotions les préjugés contraires à sa quête de bonté que représente sa mère.
Simon EINE ne lit pas, il interprète; nous avons déjà l’occasion de le dire à propos de sa lecture de « Délicieuse cacophonie » de Victor HAIM « .
Ce moment de grâce qu’il offre aux textes de Roland BARTHES révèle chez cet auteur un personnage unique sur la scène de l’écriture. C’est un superbe hommage à l’artiste écrivain !
Paris, le 23 Mai 2015 Evelyne Trân