
Avec : Guylaine Laliberté et Michel Laliberté
Mise en scène : Patrick Courtois
Quel est donc cet « Aide mémoire » dont on parle dans les journaux ? Un joli titre pour une pièce de théâtre née en 1968, de père conteur, scénariste, parolier, metteur en scène, Monsieur Jean Claude CARRIERE.
Le héros est un célibataire endurci, plutôt séduisant et l’héroïne, une belle jeune femme aux allures de Mireille DARC, effrontée et attendrissante.
Suzanne surgit dans la garçonnière de Jean-Jacques comme dans un conte de fées. Sous prétexte qu’elle ne sait pas où aller, elle s’incruste tant et si bien que le célibataire finit par prendre goût à sa présence et en tombe amoureux.
Il ne s’agit évidemment pas d’un énième remake de la belle et la bête. En 1968, les pavés s’apprêtaient à gronder. Tous les jeunes avaient le « Peace and love » à l’esprit. Dans ce remue ménage sociétal, les pancartes sur le mariage, le travail, étaient drôlement secouées. Alors nous ne sommes guère étonnés que les protagonistes aillent à l’encontre des sacro saintes valeurs que sont le mariage et le travail.
Cela dit, ils ont les moyens de s’adonner au marivaudage et nous envions ce beau couple de pouvoir se livrer à la partition douce amère de Jean Claude CARRIERE.
Le vieux cliché, du célibataire ordonné conquis par une femme enfant en quête d’identité, comme une bonne prune très mûre parfume le jardin.
Ce jardin où une fois de plus Adam rencontre Eve. Adam alias Jean-Jacques, au tableau de chasse impressionnant, voit tomber dans son nid une Eve tellement piquante, culottée et coquine… Elle lui offre son mystère, il la prend comme elle est , sans savoir d’où elle vient, elle est paumée comme lui parce que l’important c’est la pomme … Reste plus que l’amour à conjuguer.
Guylaine LALIBERTE, fait ressortir le côté à la fois chatoyant et complexe du personnage de Suzanne qui parle comme une enfant. Michel LALIBERTE en célibataire qui fond d’amour, est très attendrissant. Tous les deux forment un très joli couple à l’avenant de cette pièce divertissante et sentimentale. Quelles petites bouffées romantiques qui s’élèvent dans notre ciel pollué ne peuvent qu’adoucir les mœurs. Apprenez à conjuguer le verbe aimer nous disent Jean Claude CARRIERE et le metteur en scène Patrick COURTOIS en symbiose.
Au théâtre de l’ESSAION, « L’aide mémoire » sent très bon la ruche et son miel.
Paris, le 23 AVRIL 2014 Evelyne Trân
WordPress:
J'aime chargement…
Articles similaires