Nous ne la connaissions pas si coquine, si fruitée la langue de Marguerite DURAS. Aussi vive qu’un lézard dans l’herbe, elle se planque sous les pierres chaudes ou bien se glisse sur les chevilles de Monsieur et Madame tout le monde qui devisent de tout et de rien en laissant libre cours, libre ruissellement, aux bulles de l’instant qui enserrent leurs fantasmes favoris.
De tous petits fantasmes à la Prévert, histoires de lion, de baril à essence, d’oiseau, qui rebondissent à vue d’œil oui, aussi légères que des bulles de savon mais qui suffisent à leur subsistance, étreignant quelques émotions aussi enfantines, aussi décourageantes qu’une souris verte dans le pré.
Quand les adultes se mettent à gazouiller, on peut supposer que leur âme d’enfant n’est pas si loin, et qu’il suffit d’une petite cour de récréation invisible aux esprits chagrins, pour les faire sortir de leurs coquilles.
A cet exercice, Marguerite DURAS excelle .Elle avait choisi Claire DELUCA pour mettre en scène plusieurs de ses pièces, notamment les Eaux et forêts, la Musica, le Shago et Yes, Peut-être, dans les années soixante. Il s’agit d’une eau joyeuse qui circule toujours dans l’esprit de Claire DELUCA particulièrement lumineux dans ce récital à la claire fontaine.
Jean Marie LEHEC lui emboite le pas avec finesse. Le manège de ces enfants qui se croyaient adultes ou inversement, est tendre et émouvant, voire rafraichissant.
Un moment de grâce à la DURAS comme une gorgée d’eau sur la nuque, un ange qui passe, qui chatouille.
Paris, le 14 Septembre 2013 Evelyne Trân
Marguerite Duras, inimitable…. Arret sur images, sur des emotions, des paysages, douleurs, amour, le Vietnam … Elle ecrit comme on peut filmer …
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Dans le spectacle DURAS LA VIE, Marguerite DURAS se révèle avec uen fantaisie incroyable. J’avoue préférer cette fantaisie à d’autres styles qu’elle utilise, à mon sens plus froids.
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