WISH de Régis IVANOV au Théâtre des Déchargeurs – 3, rue des déchargeurs 75001 PARIS – du 11 Juillet au 31 Août 2013, les jeudis, vendredis et samedis à 21 H 30.

Metteur en scène Régis Ivanov

Compositeur Alban Rouge

 Production  : Co-Réalisation Les Déchargeurs / wish theatre

Avec Benoît di Marco, Marion Servole en alternance avec Mélanie Aguilar Fauconnier et Régis Ivanov

Parlent-ils une langue étrangère ces deux énergumènes, un patron de grande distribution et une responsable commerciale qui se renvoient la balle d’une marque de maroquinerie à la mode, dans un one man’s land, comme deux insectes en pleine esbroufe gigotant  dans une boite d’allumettes ?

 La boite d’allumettes peut bien figurer l’aspect explosif de la crise mondiale. A l’intérieur, les deux personnages, même s’ils ne pèsent pas lourd, sont bien représentatifs des gros fils qui sous-tendent  en l’espèce,  notre représentation du monde du travail,

 Wish est un leurre qui va permettre pendant toute le durée de la pièce à deux individus de se confondre complètement avec leur rôle social, jusqu’à se convaincre de n’exister qu’à cause de ce leurre.

 Pourtant la balance n’est pas égale. Nous avons d’un côté une jeune commerciale naïve et pleine de foi, et de l’autre un patron cynique qui s’amuse avec sa future proie. L’une a la couleur de l’avenir qui ne cesse de parler de renouveau, l’autre celle du passé décoloré mais encore juteux.

 Fils noirs et fils blancs s’enchevêtrent : qualité prix, commerce équitable, malfaçon, bien être des consommateurs,  corruption, catastrophe humanitaire et morale à l’horizon à cause d’une production malsaine d’une partie de l’humanité contre laquelle il faudrait se défendre becs et ongles sans souci de rentabilité, ben voyons !

 Ils le savent pourtant bien ce patron et cette jolie commerciale qu’il  faut appartenir au gros fil pour entrer dans le trou de l’aiguille et profiter de la vie.

Nous voilà bien loin de l’image d’un vieil artisan, amoureux de son travail,  qui continue aveuglément à faire confiance à son  bout de fil léger mais tenace, quand la qualité n’avait pas de prix.

 Loup aigri contre jeune louve, les deux comédiens assurent avec beaucoup d’aplomb et de présence leurs personnages qui frisent une caricature hyperréaliste.

 Le genre de spectacle à avaler cul sec pour se griser un peu, histoire d’oublier ses chagrins d’employé ou de patron. Mine de rien c’est cruel !

 Paris, le 7 JUIN 2013                      Evelyne Trân

 

 

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