LE PRINCIPE D’INCERTITUDE de Simon STEPHENS au Théâtre MONTPARNASSE 31, rue de la Gaîté 75014 PARIS . Depuis le 22 Septembre 2022 :  jeudi, vendredi et samedi : 20 h. A partir du 1er Novembre : mercredi à 21 h. Matinées Samedi à 17 h Dimanche à 15 h. Relâche le 25 Décembre.

Avec: Jean-Pierre DARROUSSIN et Laura SMET

Pièce de: Simon STEPHENS
Traduction: Dominique HOLLIER
Mise en scène: Louis-Do de LENCQUESAING

Décors: William MORDOS
Costumes: 
Jürgen DOERING
Lumières: Joël HOURBEIGT
Musique : 
Romain ALLENDER
Assistante à la mise en scène: Margaux VALLÉ
Coiffure et maquillage: Cécile KRETSCHMAR

LE PRINCIPE D’INCERTITUDE

Le titre de la pièce est intrigant. Il a pour origine la théorie quantique d’HEISENBERG. Je préfère me rapprocher de la chanson « Les gens qui doutent » d’Anne Sylvestre. D’un point de vue sémantique, il y a un lien entre le doute et l’incertitude. Cependant ériger en principe l’incertitude, voilà qui est bien paradoxal.  

Simon STEPHENS est un auteur britannique contemporain que Jean-Paul DARROUSSIN n’hésite pas à comparer à TCHEKHOV. La pièce raconte la rencontre improbable entre 2 êtres qu’à première vue tout oppose.   

Les intellos, ceux qui ont besoin d’exprimer l’effervescence de leur terrain mental, seront peut-être déçus.  En effet, les deux personnages n’ont à exprimer que le vide de leur existence. Il s’agit d’un sentiment prégnant. Ces gens là ils n’ont pas grand-chose à quoi se raccrocher, un boulot, quelques souvenirs devenus très lointains. On voudrait dire d’eux qu’ils sont inintéressants, qu’ils ont raté leur vie, qu’ils sont banals à souhait et leur crier ouste !  Pourtant ce constat de vacuité, de pauvreté de leur vie qui ressort des échanges entre l’homme de 75 ans alpagué par une jeune quadragénaire paumée, retient l’attention parce qu’il sonne vrai grâce à l’interprétation de Jean-Paul DARROUSSIN qui compose un personnage plutôt complexe, il est boucher et il écoute de la musique classique et il continue à dialoguer avec sa sœur disparue à son enfance. Grâce aussi à celle de Laura SMET qui réussit à nous attacher à son personnage de jeune femme borderline qui vient frapper à la porte d’un vieil homme à priori résigné et sans envergure.  Au fur et à mesure, ce sont les intonations des voix qui accrochent l’oreille. Ce n’est jamais violent mais ça interpelle. Il est possible alors de se transporter au dehors, pour redevenir attentifs aux petites choses, petits dialogues de la vie, s’éblouir par exemple du spectacle d’une vieille et d’un vieux penchés sur une image « extraordinaire » collés l’un contre l’autre sur des strapontins dans le métro.

La lourdeur du décor et quelques lenteurs n’ont pas suffi à me décrocher de cette pièce qui n’est sans doute pas parfaite mais qui dégage un message de tendresse inestimable.

J’avais oublié que Jean-Paul DARROUSSIN et Laura SMET étaient des vedettes. J’ai découvert de grands interprètes.

Le 28 Octobre 2022

Evelyne Trân

N.B : Article publié également sur LE MONDE LIBERTAIRE.NET :

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