« Qui demeure dans ce lieu vide » de et avec Meriem Menant .

Photo WAHIB- ARTCENA

En tournée :

  • le 16 septembre 2022, la Scala Paris
  • le 14 octobre 2022, Scènes du Golfe à Vannes
  • le 18 novembre 2022, avec Rufus à Muzillac (56)
  • du 8 au 11 décembre 2022, la Scala Paris
  • le 4 mars 2023, Châtelaudrun (22), avec Alice Zeniter
  • le 24 mars 2023, Centre culturel de la Ville Robert à Pordic (22) avec Albert Dupontel
  • le 12 avril 2023, Scène nationale d’Alençon
  • le 9 mai 2023, Théâtre de Saint Berthélémy d’Anjou
  • le 13 mai 2023, Villein Villefontaine (38), avec Ernst Zürcher (botaniste)

Puis au théâtre de la Reine Blanche à Paris :

  • le 31 janvier 2023, avec Jean-Philippe Uzan (astrophysique)
  • le 7 mars 2023 avec Claire Wyart (fonctionnement du cerveau)
  • le 4 avril 2023 avec Teresa Lopez-Leon (physico-chimie de la matière molle)
  • le 13 mai 2023 avec Jean Pierre Bibring (astrophysicien)
  • le 6 juin 2023 avec Renaud Tissier (médecine)

Mise en scène Kristin Hestad

Création lumière • Emmanuelle Faure
Son • Romain Beigneux-Crescent
Plateau • Yvan Bernardet
Fabrication des accessoires • Anne de Vains
Effets magiques • Abdul Alafreze
Construction • Olivier de Logivière

Je me souviens d’une conférence d’Emma avec Catherine DOLTO auteure du livre « Rire, guérir, des clowns qui guérissent » à l’Européen en 2012. Je disais d’elle « Emma c’est la sale gosse pleine de vitalité qui rit aux éclats en se grimant dans le miroir, qui tire la langue et fait les cornes et que tente d’assagir la douce et maternelle Catherine. »

Mais elle a fait du chemin Emma et elle le peut car c’est un personnage qui ne prendra jamais une ride, une sage en quelque sorte, un être hybride pour qui l’imaginaire fait partie de la réalité et qui pour le prouver ne cesse de vouloir s’y confronter.

Emma s’est singulièrement assagie. Il semblerait qu’elle aspire à plus de douceur, plus de légèreté. Avec son phrasé inimitable, l’allure goguenarde, elle annonce d’emblée la couleur : Qui demeure dans ce lieu vide ?

Cette phrase a pour auteur Jacques LECOQ le maitre spirituel et théâtral de Meriem MENANT. Qui ne serait pas recalé d’office à l’épreuve de philosophie avec une telle question. Car c’est une épreuve que le vide. Difficile de rebondir comme un ballon qui fait pschitt au moindre écueil. Emma le clown c’est la magicienne qui joue avec sa boite d’allumettes. Mine de rien son solo requiert de l’attention d’autant que son monologue est ponctué de larges silences et qu’elle- même est très attentive aux réactions du public qui glousse avec bienveillance à toutes ses réparties.  Scruter le vide, ben alors, ne serait-ce pas être réduit à écouter les grouillements de son estomac quand il n’y a plus rien à faire, personne avec qui discuter etc. L’expérience du confinement aurait laissé des séquelles dans notre imaginaire compulsif.  

Emma tâte gentiment l’épiderme du public quasiment comme une mère poule. Elle convoque Shakespeare, Molière, Beckett pour faire plaisir certainement au public cultivé et puis parce qu’il s’agit de fantômes sympathiques et que c’est de la matière malgré tout. Que peut la matière contre le vide, contre l’ignorance ?  Emma le clown quoiqu’il arrive sait rebondir, un bébé pleure dans la salle et hop elle s’excite. Que ce bébé n’ait jamais entendu parler de Shakespeare, cela ouvre une gigantesque parenthèse et plouf, nous voilà revenus sur terre. C’est tout l’art d’Emma de nous envoyer en l’air pour nous faire redescendre aussi sec. C’est que nous sommes au cirque pour les adultes !

Nous saluons la mise en scène de Kristin HESTAD et toute l’équipe. L’éclairage notamment et les effets magiques sont généreusement oniriques.

Qui se cache derrière Emma le clown sinon sa créatrice Meriem MENANT. Bas les masques ! La vérité c’est que nous l’envions d’être Emma le clown envers et contre tous-tes car on l’imagine debout poussant la roue de cette bonne vieille terre, jouir comme une belle enfant en dégustant une banane qui ressemble comme une sœur à la lune. « Je pourrai vivre avec un bananier dit-elle » et on la croit !

Evelyne Trân

Le 10 octobre 2022

Article publié également sur Le Monde Libertaire.Net

https://www.monde-libertaire.fr/?articlen=6787&article=Le_nez_rouge_du_brigadier

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