CAFI de Vladia MERLET par la Cie le bruit des ombres -Mise en scène de Georges Bigot au Théâtre du Soleil à la Cartoucherie – Route du Champ de Manoeuvre, 75012 PARIS du samedi 26 Mars au samedi 9 Avril 2022 du mercredi au samedi à 20 H. et le dimanche à 16 H.

Location Individuels, auprès de la Cie le bruit des ombres
07 52 06 57 89
Collectivités, groupes d’amis
01 43 74 88 50 du mercredi au samedi de 11h à 18h

RESERVATIONS EN LIGNE :

https://www.theatreonline.com/Spectacle/Cafi/75693
https://www.billetreduc.com/290046/evt.htm

le Bruit des Ombres

lebruitdesombres@gmail.com

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Avec Vladia Merlet, David Cabiac, Frédéric Laroussarie 
Création musicale David Cabiac |  Régie lumière Véronique Bridier ou Nascimo Schobert

Le spectacle a été créé le 28 janvier 2011 au Théâtre Georges Leygues de Villeneuve-sur-Lot

Vous n’en avez pas souvent entendu parler des CAFI, ces Centres d’Accueil des Français d’Indochine ayant fui le Vietnam par crainte des représailles, après les accords de Genève de 1954. La majorité des rapatriés était constituée de femmes vietnamiennes abandonnées par leurs conjoints français, de veuves et de leurs enfants eurasiens, les bui doi, les « poussières de vie ».

 Il est vrai que le règlement strict de l’administration imposait le silence aux réfugiés, le mot d’ordre c’était « Pas d’histoires ».

 Un « petit Vietnam » s’était reconstitué au camp de Sainte Livrade sur Lot qui fut occupé de 1956 à 2015, soit près de 60 ans, soit plusieurs générations. Il s’agissait à l’origine d’un ancien camp militaire aux baraquements insalubres, sans eau, ni sanitaires. Après le choc de l’exil, du déracinement, les habitants les plus âgés s’étaient pourtant attachés au lieu.

camp-cafi

Photo du camp D.R.

 Les bulldozers ont eu raison d’une page de leur histoire. Ces Français d’Indochine n’ont plus de lieu de mémoire. Il reste cependant la mémoire affective, émotionnelle, la mémoire physique. Des voix s’élèvent pour dénoncer l’indifférence voire le mépris, l’oubli dont furent l’objet ces Français d’Indochine qui n’ont bénéficié d’aucuns dédommagements auxquels ils avaient droit en tant que rapatriés, au même titre que les harkis.

 C’est dans les racines de l’enfance que Vladia MERLET a puisé sa force, son intelligence pour raconter l’histoire de ce camp à travers celle d’un personnage, Louise à différents âges, de 1956 à aujourd’hui.

 Enfant, elle avait été très impressionnée par une habitante du camp, Mémé BOC qui ne cessait de chiquer une curieuse pâte et avait les dents noires. Elle a eu envie de raconter l’histoire de Mémé BOC à travers les témoignages de ces Français d’Indochine.

 Vladia MERLET qui interprète Louise a gardé sa fraicheur d’enfance qui irradie le spectacle, mis en scène au cordeau par Georges BIGOT.

 Extrêmement souple, la comédienne joue tous les personnages de la pièce où l’atmosphère « vietnamienne » est suggérée  finement avec des jeux d’ombres chinoises, les apparitions du génie Ong Dia, un personnage mythique ventru, au visage lunaire.

 Louise parle pour tous les enfants qui ont connu le CAFI. Elle évoque des histoires individuelles, bouleversées, brisées par la grande Histoire. C’est au nom de ces personnes qu’on n’entend jamais, au nom de ces femmes qui ont souffert en silence pour élever leurs enfants, que Vladia MERLET a écrit CAFI* et interprète ses personnages. Leurs témoignages nous permettent d’aller au-delà de nos réflexes et préjugés habituels. Tiens des chintoks, des boat people, des migrants !

Derrière les dents noires et le sourire de Mémé BOC, Vladia MERLET avait perçu une grande humanité. C’est cette humanité qui l’a engagée à ouvrir la porte du CAFI de Sainte Livrade.

 A une époque où la société de consommation absorbe toujours plus et toujours plus vite, les individus, le spectacle proposé par la compagnie nous rappelle que tous tant que nous sommes, ne sommes pas seulement des silhouettes, des facies, nous avons sûrement des histoires à partager, et ce sont ces petites histoires humaines individuelles partagées, que nous croyons du détail aux yeux de la grande Histoire, qui pèsent au contraire très lourd !

Le spectacle de la Compagnie Le Bruit des Ombres n’est pas seulement instructif, il est beau et bouleversant. Nous lui souhaitons sincèrement la diffusion qu’il mérite.

Article initialement publié le 27 Octobre 2015

et le 21 Mars 2022 sur le Monde Libertaire

https://www.monde-libertaire.fr/?article=Le_brigadier_et_le_sourire_noir__de_Meme

Mise à jour le 25 Mars 2022

Evelyne Trân

        * La pièce est éditée aux Editions Christophe CHOMANT 

Une rencontre aura lieu à l’issue de la représentation

le dimanche 3 Avril 2022 à 17 H 30 avec :

L’équipe artistique

Poleth WADBLED, ethno-sociologue

Les anciens habitants du CAFI





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