LES MOTS POUR LE DIRE d’après le best-seller de MARIE CARDINAL – Adaptation de Jade LANZA – Mise en scène de Frédéric SOUTERELLE au THEATRE L’ARCHIPEL – 17 Bd de Strasbourg 75010 PARIS – A partir du 13 Septembre 2018 du jeudi au samedi à 19 H 30 –

D’après le best-seller de Marie Cardinal. Adaptation : Jade Lanza.
Mise en scène : Frédéric Souterelle
Avec Françoise Armelle et Jade Lanza
Avec les voix de : Daniel Mesguich, Grégory Laisné, Mélanie Paillié et Frédéric Souterelle
Lumières de Tanguy Gauchet / Décor de Peter Marshall et Lucas Sassoletti

Les mots pour le dire, cinq mots pris à Boileau rappelle Toni Morrison, la préfacière du best-seller de Marie CARDINAL paru en 1976, chez Grasset, qui étincellent sur un rocher, l’île autobiographique de l’auteure.

 A la lecture du roman, il parait évident que l’écrivaine a effectué un remarquable travail sur elle-même pour faire gagner le large à sa propre histoire où se trouve imbriquée celle de sa mère, à la force du poignet véritablement, puisque ce qu’elle raconte l’amène à plonger dans un gouffre que l’on appelle inconscient faute de mieux.

 Marie Cardinal portait en elle une souffrance qu’elle nommait « la chose » se manifestant par des troubles psychosomatiques, des pertes de sang continuelles qui lui empoisonnaient la vie. En dernier recours, elle entreprit une psychanalyse durant sept années qui lui permit en quelque sorte de se libérer de cette « chose ».

 Les mots ont beaucoup de sens chez Marie Cardinal qui sait composer avec leur fluidité ternaire opérant cette même distanciation entre l’œil du spectateur ou l’auditeur et l’objet lui-même, de l’ordre du spectral.

Adaptant ce roman pour le théâtre, Jade LANZA l’interprète de la narratrice s’est principalement attachée au rayon lumineux de l’enfance de Marie Cardinal.

C’est la voix de l’enfant qu’elle exprime qui cherche à percer l’obscurité, le tragique, l’impensable dans le comportement de sa mère vis-à-vis d’elle, qui la fera passer de l’amour à la haine puis enfin à nouveau à l’amour faute de quoi c’est ainsi qu’il faut le comprendre, il n’y a plus de raison d’être.

Avec grâce, Jade LANZA ressuscite donc l’enfant devenue femme qui fait face à l’ombre de sa mère impressionnante, terrible interprétée par Françoise ARMELLE.

Mis en scène sobrement par Frédéric SOUTERELLE, le spectacle a l’avantage d’offrir une bolée de fraîcheur à ce roman qui peut paraitre daté, puisque l’époque du récit date des années quarante et cinquante. L’éducation des enfants a évolué depuis, croyons-nous, mais nous nous interrogerons toujours sur les relations entre enfants et parents. Trouver les mots pour le dire sans pathos, lumineusement, c’est tout le charme, l’intelligence de cette adaptation.

Paris, le 19 Septembre 2018

Evelyne Trân

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